Episode Transcript
[00:00:01] Speaker A: Moret, le podcast présenté par GMOT.ca. Vous êtes propriétaire d'une maison et étouffé par vos dettes, cartes de crédit ou prêts personnels à taux élevé? Avec GMOT.ca, regroupez tout ça en un seul paiement et économisez plus de 1300$ par mois. GMOT.ca.
[00:00:20] Speaker B: Moret, le podcast.
[00:00:23] Speaker A: Et bienvenue dans Morel Podcast, avec la voix un peu éraillée, avec les allergies saisonnières et l'asthme, c'est jamais un bon mélange moui... comment on dit ça? Tony Peña, moui toxico?
[00:00:39] Speaker B: Moui toxico!
[00:00:40] Speaker A: Comment ça va Tony?
[00:00:41] Speaker B: Ça va, ça va très bien et toi?
[00:00:42] Speaker A: Très bien! Tu travailles dans le milieu de la santé. On peut-tu dire à quel hôpital? On peut-tu le dire, non?
[00:00:48] Speaker B: Milieu de la santé.
[00:00:49] Speaker A: Tu travailles dans un gros hôpital à Québec. On a vu, évidemment, tout le bordel à Montréal avec Maisonneuve-Rosemont et tout ça. Il n'y a rien qui marche. On a vu des images de l'hôpital de Drummondville en ruine. On a vu que la CAQ s'était dépêchée à dire « Oh oui, mais ça, pour Victo, ça va être correct. » Ça donne qu'il y a des élections partielles qui s'en viennent. Ça va toujours être bon de faire du porte-à-porte. « La CAQ va rénover votre hôpital. Votez-vous pour nous autres. » On sait comment ça fonctionne. Raconte-moi comment ça marche ces temps-ci. Sais-tu améliorer depuis l'arrivée de Santé Québec?
[00:01:27] Speaker B: Pas en tout. Honnêtement, là, non. Ça n'a jamais... Ça n'a jamais été une bonne chose. J'ai toujours dit, plus qu'il y a de la bureaucratie, plus qu'il y a de décès d'âge, plus que le bordel est pogné. Ça, ça ne marche pas en tout. Déjà que le Santé Québec, la santé comme telle, c'était un désastre total depuis des années, comme presque tout, honnêtement, au Québec. Désolé de dire ça, mais c'est la vérité. La province est tombée en ruine, autant les hôpitaux, les écoles, les routes, les infrastructures, tout. Mais les hôpitaux surtout, c'est épouvantable. Surtout depuis l'implantation de cette nouvelle agence Santé Québec. Avec toutes les coupures budgétaires, c'est épouvantable.
[00:02:06] Speaker A: Toi, tu fais quoi? Qu'est-ce que tu fais dans la vie? Je voulais te le rappeler aujourd'hui tard.
[00:02:10] Speaker B: Oui, moi je suis préposé bénéficiaire en cardio, néomo, chirurgie thoracique, soins intensifs.
[00:02:18] Speaker A: Le bordel est pogné.
[00:02:19] Speaker B: Le bordel est pogné. La cupure. Beaucoup de cupures de personnel. Au niveau des infirmières, au niveau des pré-possés, au niveau des brancardiers. Les patients sont toujours là, sont de plus en plus. On manque de personnel, on manque du temps pour soigner. On n'a pas de lit. Puis le temps d'attente des chirurgies, des examens, c'est de plus en plus long.
[00:02:40] Speaker A: Tu le vois, toi.
[00:02:41] Speaker B: Je le vois, je le sens, je le vis. Je le vis parce que notre charge de travail a doublé, presque doublé.
[00:02:47] Speaker A: Raconte-moi en quoi ça a doublé, concrètement.
[00:02:51] Speaker B: Concrètement, ça a doublé. Mettons, je vais te faire un exemple. Mon étage, mettons, on a 32 patients. 32 patients en chirurgie thoracique. Patients qui sont en études et attendent une intervention des poumons, chirurgie thoracique, etc.
Le 32 patients, normalement, on a besoin d'un staff, je te parle de nuit, moi je travaille normalement de nuit, mais je travaille aussi de jour, je travaille de soir aussi. Normalement autour de 10-12 infirmières pour gérer tout ça. On a un bloc de soins critiques, c'est on sort le patient de soins intensifs, on l'amène à l'étage dans son chambre à part en soins critiques. On a besoin d'infirmiers spécialisés pour ça, une surveillance plus accrue. Ils ne l'ont pas. Ils ont coupé ça. Ils ont coupé la prime des soins critiques, ont coupé le monde, ont donné plus de charges de travail aux infirmières, aux préposés. Moi, la nuit, je dois gérer parfois les 32 patients tout seul.
[00:03:43] Speaker A: Alors que t'es proposé au bénéficiaire.
[00:03:45] Speaker B: Alors que je suis proposé au bénéficiaire, avec mon équipe d'infirmières, bravo infirmière, infirmière.
[00:03:48] Speaker A: Qu'est-ce que tu fais comme intervention?
[00:03:50] Speaker B: Ben moi je m'occupe surtout de la surveillance, le bien-être du patient, les premiers qui répondent aux cloches.
[00:03:55] Speaker A: Quelqu'un sonne pour un verre d'eau, tu lui amènes.
[00:03:57] Speaker B: Exactement, c'est moi qui veux. Moi je suis les yeux, ben moi, je parle moi, je suis proposé au bénéficiaire, nous sommes les yeux.
des médecins, des infirmières, des sinalo, des physios, des séragothérapeutes.
[00:04:07] Speaker A: Vous êtes la dernière ligne.
[00:04:08] Speaker B: Exactement.
[00:04:09] Speaker A: Il n'y a plus personne après.
[00:04:10] Speaker B: Non.
[00:04:11] Speaker A: Tout le monde a été coupé.
[00:04:12] Speaker B: Tout le monde, tout le monde, tout le monde.
[00:04:14] Speaker A: Voyons donc.
[00:04:15] Speaker B: Tout le monde. Dans mon état, je...
[00:04:16] Speaker A: C'est-tu dangereux, ça?
[00:04:17] Speaker B: Bien, c'est dangereux. C'est dangereux parce qu'on manque de temps. On ne peut pas gérer 32 patients.
[00:04:22] Speaker A: Y'a-tu arrivé des choses malheureuses?
[00:04:26] Speaker B: Oui, malheureusement.
[00:04:27] Speaker A: Raconte-moi ça en très des détails, sans que cette personne-là puisse s'identifier. Raconte-moi les choses qui sont survenues.
[00:04:34] Speaker B: Dans les derniers six mois, ça m'est arrivé douze fois à mon étage. Une fois j'étais là, une fois j'étais pas là. On avait un patient dans un étage loin, un patient quand même assez âgé. qui était à risque de chute. On l'avait mis sur un tapis, on l'a mis sur un tapis dans le lit. Aussitôt que le tapis sonne, ça veut dire que le patient est bougé. Nous, on se dépêche à courir. Mais les étages sont longs. Moi, je suis poigné dans la chambre 42, puis ça sonne dans la 73. Mais même si je cours, je n'ai pas le temps. Puis qu'est-ce qui est arrivé? Malheureusement, le patient est tombé et est décédé.
Voilà. Puis c'est arrivé deux fois dans les derniers six mois. Pour manque de personnel, malheureusement.
[00:05:11] Speaker A: — C'est toi qui l'as trouvé?
[00:05:12] Speaker B: — C'est moi qui l'ai trouvé. En arrivant, qui se met en courant, là.
[00:05:15] Speaker A: — Parce qu'il est tombé à terre?
[00:05:16] Speaker B: — Il est tombé à terre, s'est cogné fortement la tête. Puis il est décédé par après. — Le roi Yoda. — Oui, oui. Ça arrive souvent. Ça arrive plus souvent que tout le monde pense. Ça, ça sort pas d'arrivée.
[00:05:25] Speaker A: — Et on écrit quoi dans le rapport? C'est quoi la suite des événements?
[00:05:28] Speaker B: — Bien sûr que c'était quand même un patient assez âgé, assez malade, mais... C'est toujours... On essaie de camoufler ça, oui, mais tomber bellement des personnes... C'est toujours l'impotabilité. C'est la faute à personne. C'est ça le problème ici. C'est toujours la faute à personne. Non, non, il y a la faute à quelqu'un. Il y a la faute à quelqu'un parce que c'est pas la mienne. C'est l'infirmière, c'est le personnel, c'est les ressources humaines, c'est l'hôpital. Mais c'est la faute à quelqu'un.
[00:05:53] Speaker A: On fonctionne avec beaucoup trop... Comment je pourrais dire ça, donc? Il manque trop d'infirmières. On fonctionne à vide.
[00:06:02] Speaker B: Et on fonctionne à vide complètement. Il manque d'infirmières, il manque de pré-possés, il manque de barins cardiaques. C'est le barin cardiaque là, c'est lui qui vient chercher les patients pour les examiner.
[00:06:09] Speaker A: Tout le monde le sait qu'on fonctionne à vide?
[00:06:11] Speaker B: Tout le monde le sait. Tout le monde le sait. On le chiole, on jausse, on jausse, on parle, on s'effauche, l'étang supplémentaire obligatoire, c'est de plus en plus.
[00:06:20] Speaker A: C'est de plus en plus le temps supplémentaire obligatoire?
[00:06:23] Speaker B: Oui, oui, c'est de plus en plus.
[00:06:24] Speaker A: Alors que la CAQ avait promis d'enlever ça?
[00:06:26] Speaker B: Non, non, on s'est oublié ça. C'est de plus en plus, surtout pour les infirmières.
[00:06:28] Speaker A: Donc est-ce que tu vois, toi, des infirmiers et des infirmières complètement brûlés?
[00:06:32] Speaker B: Complètement brûlés.
[00:06:32] Speaker A: Est-ce que toi, t'es obligé d'en faire du temps supplémentaire obligatoire?
[00:06:35] Speaker B: Pas obligatoire. mais des petits messages subliminaires.
[00:06:39] Speaker A: Oui, comme quoi les messages?
[00:06:40] Speaker B: Je viens de finir ma nuit. Peux-tu rester? Peux-tu rentrer plus tôt? Peux-tu rester 4-5 heures? Mais là, tu sais qu'on est en pénurie. La bosse, c'est toujours la petite magouille derrière.
[00:06:52] Speaker A: Si tu dis non, t'es dans l'marbre.
[00:06:54] Speaker B: Ben oui. Ben carrément oui. Je me fais, mettons, l'autre fois j'avais un problème personnel et j'ai dû m'assembler. J'avais demandé un congé, ils m'ont dit non.
Carrément non. Je suis une personne qui travaille tout le temps.
[00:07:06] Speaker A: Parce qu'ils se sont souvenus que tu leur avais dit non au temps supplémentaire.
[00:07:10] Speaker B: Et voilà. Et voilà. Et puis ils m'ont dit non. Tu peux pas t'assembler. Comme ça. C'est douche en terre.
[00:07:15] Speaker A: Est-ce que tu vois... Des infirmiers et infirmières complètement brûlés.
[00:07:20] Speaker B: Complètement brûlés.
[00:07:21] Speaker A: Qui travaillent pareil. Parce qu'ils sont obligés de travailler. Mais qui sont carrément absents mentalement. Tellement qu'ils sont vidés.
[00:07:29] Speaker B: Ils sont absents mentalement. Ils sont absents physiquement. Ils ne sont plus capables.
[00:07:33] Speaker A: Zombies.
[00:07:33] Speaker B: Zombies. Ils demandent de l'aide. C'est quoi la réponse des chefs d'étage ou des ressources humaines?
[00:07:41] Speaker A: S'ils ne font pas leur temps supplémentaire, ils peuvent être blâmés par leur ordre professionnel.
[00:07:46] Speaker B: Oui. Ils peuvent être coupés de leur salaire, ils peuvent être suspendus, blâmés par leur ordre professionnel aussi.
[00:07:51] Speaker A: On fonctionne dans un climat dangereux.
[00:07:54] Speaker B: C'est complément dangereux. C'est complément dangereux. Surtout depuis. Depuis que Santé Québec a été créée.
[00:08:01] Speaker A: Là, tu as amené des notes.
[00:08:03] Speaker B: Oui, j'ai quelques petites notes, quelques exemples.
[00:08:06] Speaker A: Mais vas-y tourner. Tends ton temps. On est en podcast.
[00:08:11] Speaker B: Normalement, le gros problème dans le système de santé, surtout au Québec, on s'entend que Québec, c'est une province qui vieillit très vite. Il y a beaucoup de personnes âgées, beaucoup, beaucoup, beaucoup qui occupent les hôpitaux. C'est quasiment, je dirais, 75-80% des lits. C'est des personnes maganes.
qui vont là parce que dans leur CHSLD, on n'a pas de place ou on n'a pas les moyens pour se faire soigner.
[00:08:38] Speaker A: Beaucoup de gens sont là en attente d'une place en CHSLD.
[00:08:42] Speaker B: Exactement. Puis l'acharnement médical envers ce monde-là, c'est épouvantable. C'est épouvantable.
[00:08:49] Speaker A: Donne des exemples.
[00:08:50] Speaker B: Des chirurgies cardiaques à 92, 93, 95 ans. Des TAVI, des coronogrammes.
[00:08:54] Speaker A: On les maintient en vie.
[00:08:56] Speaker B: On les maintient en vie. Pourquoi? Mon dernier exemple, c'est une madame que j'ai eue il y a une couple de semaines. Madame de 92 ans, presque autonome, avec sa petite marchette. Il allait super bien. Son cœur, il avait des insuffisances cardiaques. Mais à 92 ans. C'est la machine, elle vieillit quand même. Et on lui a fait une TAVI, une intervention. Ben, il a fait un AVC.
Là, madame est décédée. C'est un des milliers d'exemples que je peux te donner. Parce que c'est ça. Parce qu'on n'a pas de place dans la CHSLD, parce qu'il manque de personnel, parce qu'il y a besoin de ci, parce qu'il y a besoin de ça. Mais en concret, il y a du monde plus jeune qui attend. Il y a du monde vraiment qui attend des chirurgies. La liste d'attente s'allonge. C'est énormément le monde qui attend des chirurgies. Mais c'est ça. On doit gérer ça avec ça aussi.
Puis des exemples comme ça, il y en a des milliers là, le manque de communication, surtout entre les bureaucrates, les fonctionnaires, le personnel comme tel. Une personne, un médecin dit une chose, l'autre dit autre chose, ça communique pas, l'infirmière sait pas quoi faire. C'est toujours ce bordel de communication qui manque dans les hôpitaux.
[00:10:05] Speaker A: Qu'est-ce que tu remarques aussi dans tes notes?
[00:10:08] Speaker B: Ah, bon.
Très simple, les gars. On va commencer. J'ai eu un petit coucou de l'un de mes collègues qui travaille dans son centre hospitalier ici. En décembre 2024, une psychologue et un nutritionniste ont décidé de couper leur emploi dans un étage de chirurgie bariatrique. Je suis libératrique, on a besoin bien sûr de la psychologue, on a besoin de la nutritionniste. On coupait ça. On coupait ça, et puis c'est ça. Le syndicat a dit, on est en coupure.
[00:10:43] Speaker A: Ça a été quoi l'impact ?
[00:10:45] Speaker B: L'impact c'est que 14 patients ont dû être transférés dans un autre centre hospitalier, sans suivi. Il y en a deux qui sont décédés. Il y en a un qui est décédé chez lui, parce qu'il y a plusieurs patients qui sont retournés chez lui. Il part après Jésus, qui est un des patients qui était décédé chez lui pour... Il s'est ôté la vie. Il s'est ôté la vie pour manquer de soins psychologiques. Et oui. Puis, c'est... Regarde. Les bougies. Les bougies, oui, on parle de bougies, coupures de bougies, etc. On embauche pas de monde.
On remplace pour les vacances, on remplace pour les maladies, mais par contre, on embauche des adjointes administratives, du monde du bureau. Mais c'est la pyramide normale.
[00:11:27] Speaker A: — Ça, tu le vois, là.
[00:11:28] Speaker B: — Oui, je le vois. Je le vois dans les softs d'embauche, je le vois dans les systèmes d'embauche de CIUSSS, de Santé Québec, comme tel. On embauche des bureaucrates, des fonctionnaires, puis on coupe dans la santé des rettes ou patients.
[00:11:44] Speaker A: Tu le vois, tu le vis, c'est ton métier.
[00:11:47] Speaker B: Oui, c'est mon métier. Je le vois, je le vis. Je tiens encore mon métier. J'étais là pendant la pandémie, à la tâche de soins intensifs. Après la pandémie, j'ai quitté. J'ai décidé de quitter parce que j'ai eu une dépression comme telle. Tellement elle était choquante. Les messieurs du gouvernement qui étaient complètement insensés. Puis je vais retourner. Je vais retourner parce que c'est ma passion, soigner mon monde, être avec mon monde, prendre soin des patients, être en contact avec le monde. Mais on travaille complètement à l'aveugle et sous une pression énorme. Énorme. Des syndicats, des fonctionnaires, des ministères. Tu ne peux pas travailler comme ça. Parce que tu risques la vie des patients et la tienne aussi.
[00:12:33] Speaker A: Peux-tu me parler de l'environnement de travail également? Est-ce que c'est sale? Est-ce que c'est brisé? Est-ce que l'équipement est désuet? Comme des images qu'on a vues à Montréal.
[00:12:43] Speaker B: Exactement ça.
[00:12:45] Speaker A: Qu'est-ce que tu vois?
[00:12:46] Speaker B: Dans mon étage, par exemple, il y a des murs, tous les murs des corridors.
Je te parle qu'il y a peut-être 4-5 ans qu'il y a plein de trous, la peinture qui tombe.
[00:12:57] Speaker A: – À Québec ?
[00:12:58] Speaker B: – À Québec, à Québec, les hôpitaux au Québec. C'est sale, la moitié c'est sûr, les champs de patients, les lavabos ils marchent pas la moitié, de l'eau qui coule des plafonds.
[00:13:07] Speaker A: – À Québec ?
[00:13:08] Speaker B: – À Québec, à Québec.
[00:13:09] Speaker A: – Ici ?
[00:13:10] Speaker B: – Oui, oui, ici.
[00:13:10] Speaker A: – Dans ton environnement de travail ?
[00:13:11] Speaker B: – Dans mon environnement de travail.
C'est complètement dégueulasse. On ferme nos chambres, on essaie de réparer, on rabote comme on peut, mais ça marche pas. Ça marche pas parce que c'est complètement sale. C'est sale, c'est pas propre, c'est complètement détruit. Les hôpitaux sont détruits complètement. Les équipements sont vieux. Là, par exemple, j'ai su qu'à l'hôpital Laval, l'institut de cardiologie et de pneumologie, quasiment tous les étages, dans la masse, sont complètement détrimés. Puis là, ils construisent un nouveau pavillon. Je ne suis pas contre, parce que c'est vrai qu'on a besoin de place. Mais pourrions-nous prendre soin de ce qu'on a avant? C'est ça ma question.
[00:13:51] Speaker A: Est-ce que ça fait cubain? T'es cubain.
[00:13:55] Speaker B: Oui.
[00:13:55] Speaker A: Évidemment, les comparatifs avec Cuba, je veux pas exagérer et tomber excessif. Cuba, c'est une dictature et y'a un laisser-aller total. Mais quand même, dans cet esprit-là de laisser-aller, tu remarques-tu des choses inquiétantes par rapport à ton pays?
Le manque de responsabilité.
[00:14:16] Speaker B: Oui. Je compare de plus en plus Cuba ou Québec, Québec et Cuba.
[00:14:23] Speaker A: T'es cubain et t'es canadien.
[00:14:25] Speaker B: Oui. J'ai mes deux parents, mes deux citoyenneté. Tu le vois.
[00:14:27] Speaker A: Tu le vois.
[00:14:28] Speaker B: Je le vois, je l'ai vécu. Ma mère a travaillé pendant 30 ans dans la santé. Mon oncle a travaillé dans la santé. Je l'ai vu, je l'ai vécu, je le vois, je le vis maintenant. J'ai des amis qui m'envoient des photos, je le sais. C'est épouvantable ce qu'il se passe à Cuba. Mais quand je regarde l'état des infrastructures, des routes, des hôpitaux au Québec, c'est pareil. On s'en va vers un trou, vers un mur qui n'a pas de sens à la quantité des taxes, des impôts qu'on paye. On devrait avoir minimum de services de qualité. Puis c'est pas le personnel comme tel, parce que les infirmières sont bonnes, les médecins qui peuvent les préparer, les brancardiers, le monde des ménages. Mais on n'a pas des conditions pour travailler normalement pour offrir un bon service aux Québécois.
[00:15:15] Speaker A: Qu'est-ce qui nous amène vers ça? Quelle est cette dynamique-là qui nous amène vers tant de médiocrité?
[00:15:21] Speaker B: La bureaucratie surtout. Surtout la bureaucratie, je suis sûr qu'en éliminant la bureaucratie, on a besoin d'un système multiple. La santé, Public, oui, je suis pour. Mais pourquoi on n'a pas de santé privée? Pourquoi on ne fait pas au mélange des deux? On donne un contrôle au privé. La compétition, c'est ça aussi qui manque beaucoup dans l'hôpital, dans la province comme telle. Compétition. Plus que t'as de compétition, plus que tu vas avoir des meilleurs services à meilleur prix. C'est ça qui manque au Québec. C'est ça le gros problème du système au Québec.
[00:15:58] Speaker A: Dans tes observations, qu'est-ce que t'as remarqué également de plus?
[00:16:02] Speaker B: Oh, regarde. À cause des coupures budgétaires, on coupait beaucoup de postes, etc. Mais par contre, on dépensait des centaines de milliers de dollars pour des ordinateurs. Je t'explique. Un ordinateur normal, on le met dans la chambre des patients pour l'EFADM. L'EFADM, c'est la feuille d'administration des médicaments des patients. On l'a déjà dans les postes des infirmières. Elles ont des ordinateurs. Elles ont toute la documentation.
On dépensait des milliers de dollars pour mettre ça dans le fond de la chambre, au coût rapport, premièrement, parce que ça occupe la place dans la porte, mettons, d'une garde à robe.
Puis ça donne quoi, gaspiller ça ? Est-ce que nous avons posé la question ? Est-ce que c'est la meilleure place ? Est-ce qu'on la met dans le corridor ? C'est le monde qui est en haut, et il ne nous parle pas. Les bureaucrates derrière le bureau, avec la cravate et la chemise blanche, ils ne nous parlent pas. Ils nous écoutent, ils ne nous écoutent pas. C'est ça le gros problème. Sommes-nous le monde qui est sur le plancher ? C'est ce monde-là qu'ils connaissent. mieux, comment ça marche, c'est quoi qui se passe. Avec les patients, avec les médicaments, avec tout le système comme tel, sommes-nous le monde qui est en bas, sous le plancher, c'est ce monde-là qui ne connaît plus ce qu'il faut faire pour améliorer le système.
[00:17:19] Speaker A: T'as-tu un cri du cœur à lancer au ministre Dubé?
[00:17:22] Speaker B: Oui. Oui, j'ai un gros cri du cœur pour moi, pour mes collègues, pour mes amis, pour les patients. Arrêtez la bureaucratie. Arrêtez de gaspiller l'argent dans des patentes de Santé Québec, etc. Arrêtez. Prenez votre responsabilité. Coupez tout ça. Écoutez le monde qui travaille, les travailleurs sur plancher, s'il vous plaît. Écoutez parce qu'on s'en va dans ce mur que c'est pas beau, honnêtement. Et on s'entend que la population du Québec est vieille et va continuer à vieillir dans les prochains 10, 15, 20 ans.
Il n'y en a pas de place, on n'a pas de place, on n'a pas de service. Ça coûte un mort, soigner tout le monde, comme tout le monde. Mais ça ne marche pas. Ça ne marche pas. Tu ne peux pas avoir 14 personnes derrière un ordinateur dans un bureau, puis trois infirmières où ils doublent le processus de plancherie. Ça ne marche pas. C'est la pyramide à l'envers. Ça ne marche pas.
[00:18:13] Speaker A: Est-ce que tu changes à démissionner? Est-ce que tu changes à changer de métier?
[00:18:17] Speaker B: J'ai déjà, comme je te l'ai dit avant, j'ai déjà démissionné une fois. Je suis retourné parce que j'aime ça.
T'aimes ton métier, c'est que tu veux.
[00:18:26] Speaker A: Un climat de travail sain, où tu sens que les patients sont protégés.
[00:18:31] Speaker B: Exactement.
[00:18:31] Speaker A: Et que les soins sont donnés. C'est ça qui est valorisant.
[00:18:34] Speaker B: C'est ça. Et c'est pour ça que je suis retourné, c'est pour ça que je reste encore là. Mais de plus en plus, je me sens m'orienter vers d'autres métiers parce que je peux pas, j'ai une vie, j'ai une femme, j'ai 12 enfants, j'ai une famille.
Puis c'est épouvantable. Le climat de travail est en train de créer une désunanimité complètement entre les travailleurs, les amis, la famille. Il n'y a pas de climat sain pour travailler dans un hôpital au Québec. Il n'y a pas de climat sain. C'est ça le problème.
[00:19:10] Speaker A: As-tu quelque chose à rajouter avant de terminer?
[00:19:13] Speaker B: Oui, je vais rajouter quelque chose. Vas-y. Je vais vous juste dire que malgré toute la bureaucratie, etc., j'aimerais féliciter au personnel de la santé comme tel, les infirmières, les médecins, les brancardiers, les sinalos, les infirmières, les pré-procès, tout le monde.
[00:19:32] Speaker A: Ils avaient appelé les anges gardiens dans le temps qui t'ont suivi.
[00:19:35] Speaker B: Les anges gardiens, puis après on a passé des anges à avidanges. Exactement. Je vous souhaite le meilleur pour vous autres. Protégez-vous. communiquez-vous, soignez le monde, mais faites toujours très attention à vous autres. On est là pour ça. Ô patients, aidez-nous. Ô Québécois, soyez à l'écoute du monde qui est sous plancher. Aidez-nous. Sortez. On ne peut pas continuer dans cette direction-là où le gouvernement nous amène.
[00:20:05] Speaker A: Merci beaucoup. Merci beaucoup. C'était Morel Podcast. Et la semaine prochaine, si tout va bien, pour la dernière édition de Morel Podcast, on aura une belle discussion avec Fred Têtu. Bonne semaine. Morel Podcast, présenté par GMOT.ca Vous êtes propriétaire d'une maison et étouffé par vos dettes? Carte de crédit ou prêt personnel à taux élevé avec GMOT.ca. Regroupez tout ça en un seul paiement et économisez plus de 1300 $ par mois. GMOT.ca.