Episode Transcript
[00:00:02] Speaker A: Moray, le podcast.
[00:00:09] Speaker B: Bienvenue dans Moray, le podcast. Bon, on n'est pas en direct, mais c'est un peu Radio X télé. On ne fait jamais ça à Radio X, mais là, on a l'occasion de le faire dans un endroit absolument magnifique, Moray Centre, dans le Vieux-Québec, en compagnie d'Anna Poiliette, la future Première dame du Canada. Est-ce qu'on peut le... On peut le souhaiter.
[00:00:32] Speaker A: Oui, oui.
[00:00:33] Speaker B: On verra pour le résultat. Comment ça va?
[00:00:35] Speaker A: Ça va super. Contente d'être de retour chez moi, comme je dirais.
[00:00:39] Speaker B: Au Québec. Puis ici, il y a plein de livres, tout ça, je vous attendais. Là, je suis allé chercher en fait l'une de mes deux passions, quoi, la poutine et Canadian Whiskey. Vous ne prenez pas de whisky, mais la poutine.
[00:00:51] Speaker A: Oui.
[00:00:51] Speaker B: Quand les gens vous entendent, on comprend que vous avez été élevé au Québec, à Montréal. J'aimerais ça qu'on raconte un peu, qu'on prenne le temps de raconter votre histoire. Vous êtes née au Venezuela, vous êtes arrivée jeune à Montréal. Pourquoi Vos parents ont quitté le Venezuela en quelle année?
[00:01:13] Speaker A: Comment ça s'est passé? Mes parents ont quitté en 1995. C'était l'été de 1995 quand on est arrivés à Montréal. Écoute, j'étais jeune. Tout ce que je savais, tout ce qu'on nous expliquait, c'est qu'on devait quitter pour de meilleures opportunités.
Puis quand on est arrivés à Montréal, mon père avait déjà sa sœur à Antique, donc on a vécu à peu près un mois à Antique jusqu'à temps qu'on trouve un appartement dans l'est de Montréal, à Hochelaga-Maisonneuve, entre le métro Langerie et Cadillac. On n'est arrivés, on ne parlait pas français, on ne parlait pas la langue pantoute. C'était mon père, ma mère, deux frères, ma sœur et moi. On était six.
C'était l'été de 95, rendu le mois de septembre, on commence l'école de francisation. Trois mois plus tard, on m'envoie à l'école du quartier déjà. En trois mois, je m'étais intégrée, j'avais appris. À Montréal, à Oshelaga. Mes parents, eux, ont continué l'année entière pour pouvoir apprendre le français. Mais là, j'étais toute seule dans l'école du quartier. Écoute, petite fille de 8 ans, on me mettait la petite clé attachée ici, il fallait que je m'en aille à l'école toute seule. Mais on s'était intégrée vite.
Puis je dois vraiment dire à mes parents, c'est extraordinaire ce qu'ils ont fait. Parce que quand on est arrivés à Antigues, il y avait beaucoup de Latinos alentour de nous. On les aime beaucoup.
[00:02:26] Speaker B: De quel endroit? De quel pays?
[00:02:27] Speaker A: De tous les pays. Du Venezuela, de la Colombie. Mais ma mère et mon père, ils se disaient, écoute, si on reste ici, ça va prendre du temps d'apprendre la langue.
Faut qu'on ait allé chercher un appartement. Tu parles trop espagnol.
[00:02:40] Speaker B: Faut déménager.
[00:02:40] Speaker A: Oui, exactement. Faut qu'on ait allé chez la gars. Écoute, je pense que j'étais la seule Latina dans ma classe.
Puis le français, bien, je l'ai appris en trois mois. Fait que l'intégration s'est faite assez vite.
[00:02:49] Speaker B: – Wow!
[00:02:50] Speaker A: – Oui.
[00:02:50] Speaker B: – Quand on regarde ça, le Venezuela aujourd'hui, puis vous avez quitté avant Hugo Chavez, mais quand on regarde la situation au Venezuela, c'est absolument adhérents de ce pays, qui est adhérents de ce pays, qui est pauvre.
[00:03:02] Speaker A: – Bien, qui est pas pauvre, il devrait pas l'être. La population est pauvre à cause des politiques.
[00:03:06] Speaker B: – Non, la population est pauvre, mais.
[00:03:07] Speaker A: Les ressources naturelles sont… – Écoute, ça devrait être le Dubai de l'Amérique du Sud, parce qu'il y a tellement de pétrole. Fait que c'est les politiques qui ont fait ça.
[00:03:16] Speaker B: Qu'est-ce que ça vous fait, parce que vous avez encore de la parenté, quand vous regardez la situation au Venezuela?
[00:03:21] Speaker A: Ça me touche beaucoup. J'ai encore de la famille et je suis très passionnée par ce qui arrive là-bas parce que je vois une opportunité d'aller de l'avant. Quand on se rend compte qu'un pays peut être aussi beau que le Venezuela. Dans les années 70-80, tout le monde est migré au Venezuela. De partout. De l'Europe, du Portugal, de l'Italie. Tout le monde allait là. C'était l'endroit. De voir comment les politiques socialistes ont vraiment endommagé le pays.
Ça me passionne, ça me passionne parce que je regarde, je fais des parallèles. Mon mari parlait d'imprimer de l'argent. Est-ce que ça cause de l'inflation?
On s'en parlait tout le temps en 2020. Puis moi, c'est comme, regarde ce qui est arrivé au Venezuela.
[00:04:05] Speaker B: Est-ce que c'est Chavez qui a été.
[00:04:09] Speaker A: Le pire ou c'est Maduro qui a été le pire? Les deux. Ils vont mettre en main. Écoute, c'est comme à Cuba, ça continue, ça se passe. Fidel Castro, son frère Raúl Castro, ça continue.
[00:04:19] Speaker B: Quand on regarde la situation de l'immigration aux États-Unis et au Canada, il y a des gangs criminalisés qui viennent du Venezuela. C'est très inquiétant.
[00:04:34] Speaker A: Ben Maduro, on a raté par la politique du Venezuela, c'est le fun. C'est important, parce que ça vous touche aussi.
[00:04:43] Speaker B: Vous avez écrit des lettres ouvertes dans le journal, vous avez de la parenté.
[00:04:47] Speaker A: Ben Maduro, ce qu'il a fait, c'est qu'il a sorti 28 000 criminels des prisons.
pour créer le chaos un peu. Fait qu'ils sont allés dans toute l'Amérique latine, ils sont passés par Panama, Darien Gap, le Mexique, boum, arrivés aux États-Unis. Fait que pour moi, c'est pourquoi aussi je trouve ça important de vouloir être une représentation positive pour la communauté latino. Parce que malheureusement, il y en a qui sont là et qui causent du trouble.
[00:05:18] Speaker B: Quel message que vous envoyez aux immigrants qui aimeraient ça aller vite, oui, on veut, on arrive, on n'a pas de papier, tout ça, vous avez passé à travers toutes les étapes, l'intégration, vous avez travaillé fort. Les parents qui sont arrivés, vous avez resté dans un sous-sol à Montréal, à Hansick, vous avez passé à travers toutes les étapes. Est-ce qu'on a un problème d'immigration au Canada actuellement?
[00:05:46] Speaker A: Écoute, c'est sûr que s'intégrer, c'est super important. Et pour pouvoir s'intégrer, il y a le nombre qui doit aller conjointement avec la capacité. Mon mari, il parle souvent, je ne parle pas trop de politique généralement, mais... – Non, non, mais vous, comme immigrants, là, c'est vous.
Écoute, si on ne construit pas cette maison, comment on peut accueillir autant de gens? Comment est-ce que ces gens-là vont pouvoir s'intégrer? Ce n'est pas juste des deux côtés. Ce n'est pas juste de recevoir autant de gens qui ne vont pas avoir les outils pour s'intégrer.
[00:06:18] Speaker B: Il y a l'autre chose, c'est de faire l'effort de s'intégrer aussi. La société vous intègre.
Mais il faut faire l'effort de vouloir s'intégrer. Là, il y a des auditeurs actuellement qui vous écoutent, qui vous ont jamais entendu, qui disent « Oh my God, c'est une Québécoise!
[00:06:35] Speaker A: » C'est une Québécoise!
[00:06:36] Speaker B: L'accent!
[00:06:37] Speaker A: C'est nos valeurs, c'est nos valeurs. Puis comme je dis, je donne le crédit à mes parents.
[00:06:40] Speaker B: C'est quoi les valeurs?
[00:06:41] Speaker A: Les valeurs... De travailler fort, c'est les valeurs de travailler fort.
[00:06:44] Speaker B: La valeur numéro un d'Anna Poilievre, c'est laquelle? Une valeur.
[00:06:48] Speaker A: Une valeur, c'est responsabilité individuelle.
responsabilité individuelle parce qu'il faut être capable de, par soi-même, de sortir de l'avant. Et sous cette valeur-là, il y a plusieurs autres valeurs qui se rattachent, comme travailler fort, être capable de s'intégrer dans la société.
cette valeur-là, il y a d'autres choses. On ne peut pas arriver et être responsable individuellement, puis aller de l'avant, puis réussir dans un pays si on n'arrive pas d'ailleurs à être remercié, le pays qui nous a accueillis, de se rendre compte, my God, on est chanceux d'être ici. Puis à partir de là, il faut que je vienne contribuer aussi positivement. Puis ça, ça vient avec toutes ces valeurs-là, dans le fond.
[00:07:32] Speaker B: Vous êtes une bébé de politique, vous avez rencontré Pierre, puis vous avez travaillé au Sénat par la suite. L'avez-vous rencontré, Pierre, au Sénat, quand vous avez travaillé au Sénat? Parce que vous êtes une bébé de politique depuis des années. C'est pas que la politique s'est imprégnée à vous, s'est imposée à vous avec la rencontre de Pierre. Vous étiez une bébé de politique avant.
[00:07:53] Speaker A: Avant d'avoir rencontré Pierre, j'étais déjà en politique.
[00:07:55] Speaker B: Pour qui?
[00:07:57] Speaker A: Oh my goodness, j'ai travaillé au Sénat. J'ai commencé au Sénat à l'âge de 21 ans. Je suis partie de Montréal à l'âge de 19 ans. J'étais au Cégep du Vieux-Montréal. J'ai décidé de rentrer à l'Université d'Ottawa en français pour étudier la communication. Puis un an plus tard, j'étais à Ottawa et j'ai appliqué pour des emplois et c'est le Sénat qui m'a appelée. J'ai travaillé pour le sénateur Marcel Prud'homme, c'est un sénateur indépendant. Terry Stratton du Manitoba.
par après Diane Belmort de Montréal, Claude Carignan de Montréal.
[00:08:23] Speaker B: C'est pas les pires, c'est pas les pires.
[00:08:25] Speaker A: Pas les pires, oui, oui. Non, écoute, j'ai adoré travailler pour le sénateur Claude Carignan. J'étais conseillère aux affaires parlementaires, il était le chef du Sénat. Fait que j'ai rencontré Pierre quand j'étais avec la sénatrice Belmort.
[00:08:36] Speaker B: Comment ça s'est passé?
[00:08:39] Speaker A: C'était le jour où...
À cette journée-là, on s'était vus six fois. Parce qu'il était député.
[00:08:44] Speaker B: Jeune député.
[00:08:45] Speaker A: Lui, j'ai député. Moi, j'étais conseillère des Affaires parlementaires, adjointe politique. J'avais 25 ans, il avait 33 ans.
Puis on s'est comme croisés six fois. Puis je le sais que c'est six fois parce qu'il m'écrit un poème là-dessus. Wow! Il se rappelle de chaque fois. Et à la sixième fois, on s'est retrouvés dans le même ascenseur, dans l'un des édifices du Parlement. Et à ce moment-là, il m'a demandé.
[00:09:08] Speaker B: De... Vous avez mis le brou dans ses lunettes.
[00:09:10] Speaker A: Oui, c'est ça. Il m'a demandé d'aller prendre un coup d'œil.
[00:09:14] Speaker B: Il avait ces belles lunettes dans le tête.
[00:09:15] Speaker A: J'ai emporté, mais aussi des lunettes. C'est correct. J'ai décidé de me faire opérer. J'ai dit, écoute, c'est la meilleure décision. Je l'ai convaincue. Je l'ai convaincue.
[00:09:25] Speaker B: Là, l'ascenseur.
[00:09:25] Speaker A: C'est un bon mot.
[00:09:26] Speaker B: Qu'est-ce qui arrive? L'ascenseur.
[00:09:27] Speaker A: On se rend compte de l'ascenseur.
Il me demande pour mon Facebook. Je lui dis que je n'en ai pas. C'était un mensonge, bien sûr. Je n'étais pas certaine. Écoute, j'étais staff. J'étais une employée. Lui, c'était un député. Mais 24 heures plus tard, je lui ai envoyé un courriel. Finalement, c'était lundi 5 novembre, je pense. Mardi, j'ai envoyé le courriel. Puis le vendredi, on est allé prendre un café, 8h30 le matin. Il est rendu 12h30. Le café est devenu un lunch.
C'est souvent le même des premières fois. Ben, c'était un bon signe. Puis après ça, il m'a envoyé un petit texto dès qu'on a quitté l'endroit à Bottega à Ottawa. Puis il m'a dit « Écoute, je veux te revoir ». Ça, c'était vendredi. Dimanche 11 novembre, on se revoit proche de l'aéroport, car il allait prendre un avion pour aller à Calgary. On se soupe ensemble et il manque son vol. Wow!
Il m'a envoyé un message. Il m'a fait manquer mon vol. Parce qu'on a passé trop de temps ensemble, puis il a essayé de m'embrasser. Moi, je voulais pas. Fait qu'on s'est revus cette même soirée-là. On est allés dans un autre restaurant. Puis à ce moment-là, quand je suis arrivée, je me suis stationnée. Il était déjà là dans le restaurant. Côté vers moi. M'embrasse. On rentre dans le restaurant. 11 novembre 2012. On rentre dans le restaurant, puis la...
La madame qui était dans le restaurant, elle nous dit « Ah, vous faites vraiment un beau petit couple ». Fait que là, il me regarde. Dans le temps, il avait des lunettes. Il enlève ses lunettes, pis il me dit « C'est notre première soirée en tel que couple ». Fait que c'était trois dates, deux jours là.
[00:11:01] Speaker B: Hé, hé, hé, hé! Qu'est-ce qui a cliqué? Parce que Pierre Poilier, Tu sais, pour les gens qui le connaissent, puis qui... J'ai fait quand même quelques entrevues avec lui. C'est quelqu'un qui a un sens de l'humour, puis un grand sens de la répartie. Puis c'est quelqu'un qui est sarcastique, puis qui va jouer avec l'histoire de la pomme. Les gens se souviennent de ça, la pomme et tout ça. Donc, il peut être très cinglant, mais avec de l'humour et tout ça. Mais il y a beaucoup de gens qui le trouvent arrogant, froid, etc.
Mais vous, vous reconnaissez le vrai Pierre Poilier?
[00:11:35] Speaker A: Tu ne peux pas être froid pour avoir marié une Latina.
[00:11:39] Speaker B: Non, c'est ça. Tu ne peux pas.
[00:11:40] Speaker A: Oui, c'est ça, ça ne marche pas.
[00:11:40] Speaker B: Non, non, non. La neige et le soleil, ça ne marche pas.
[00:11:42] Speaker A: Non, non, mais tu ne peux pas parce que je suis quelqu'un de chaleureux.
[00:11:45] Speaker B: Comment est-ce qu'il est fier de me priver? Qu'est-ce qui a fait que ça a cliqué et que ça dure encore avec une belle famille?
[00:11:51] Speaker A: C'est un homme qui est passionné. Moi, comme Latina, je suis une femme passionnée. Je pense que souvent, on confond son esprit batailleur et sa passion. On confond ça pour d'autres choses. C'est un homme qui a beaucoup de principes, qui a beaucoup de convictions, qui est passionné. Moi, c'est ça que je recherche. Quelqu'un qui a de la passion, qui a des valeurs. Ça a cliqué vraiment vite. Deux semaines plus tard, je voulais rencontrer mon père.
Il y a vraiment des bonnes valeurs, il y a vraiment des bons principes, il est super respectueux. Il est vraiment drôle. Il est vraiment drôle.
[00:12:25] Speaker B: Là, vous dites ça, il y a des gens qui disent qu'on n'aime pas Pierre Poilièvre, qu'il n'est pas drôle et tout ça. Mais vous lisez les médias sociaux, les médias même traditionnels, il y a comme un antagonisme entre les deux. Pierre Poilièvre, l'autoritaire.
Certains médias tombent là-dedans. Mais qu'est-ce que ça vous fait de lire quelque chose qui ne correspond pas à la vérité de celui que vous connaissez?
[00:12:51] Speaker A: Ça me dérange et ça ne me dérange pas. Ça ne me dérange pas parce que, écoute, je comprends pas l'anglais, j'ai «thick skin». C'est à l'extérieur d'eux. Moi, c'est tout ce que les gens disaient sur mon mari, puis moi, puis ma famille. Comment ça me dérangeait? Ça ne durerait pas longtemps.
Ça me dérange pas dans ce sens-là, mais ça me dérange dans le sens que ça me surprend quand même un peu au Québec, parce qu'on aime ça la passion au Québec. Je ne sais pas si c'est peut-être que ça se perd dans la traduction un peu, parce qu'ils parlent plus anglais que français.
Mais on aime ça des gens passionnés au Québec. On aime ça des gens... Écoute, moi, quand je vais au Québec, puis que je me mets à débattre ou à des discussions avec mes amis, c'est passionné. Les gens pensent qu'on se chicane. On se chicane pas. On est juste bien passionnés. Puis mon mari, c'est ça. Il est passionné. Point.
[00:13:38] Speaker B: Qu'est-ce qu'il va accomplir, Pierre? Qu'est-ce qu'il va faire? Puis en quoi vous allez l'accompagner là-dedans? Parce que vous allez être un peu...
Power couple. Vous êtes des capotées de la politique. Vous en mangez de la politique, vous en parlez tout le temps de la politique. Qu'est-ce que vous voulez changer dans le Canada?
[00:13:57] Speaker A: Écoute, c'est sûr que c'est le nom de mon mari qui... C'est lui qui se présente, c'est pas moi qui se présente. Moi, je suis un appui pour lui.
[00:14:04] Speaker B: Mais vous serez pas une première dame dans la cuisine à faire des tartes aux pommes. Non, non, c'est important d'avoir le... Vous êtes moderne.
[00:14:10] Speaker A: Oui, oui, non, écoute...
[00:14:11] Speaker B: Active, moderne. Qu'est-ce qui vous allume là-dedans?
Dans ce qui s'en vient, on le sent. On voit les sondages, on les lit. Il y a quelque chose qui est en train de se passer.
[00:14:23] Speaker A: Écoute, moi je voyage avec mon mari et c'est super important d'être à ses côtés. Puis oui, je suis une mordue de la politique. Puis oui, c'est sûr que c'est son nom, c'est lui qui se présente. Généralement, je ne parle pas de politique spécifique, mais ce que je peux dire, c'est que quand je voyage avec lui, Un des plus grands problèmes qu'on voit, c'est l'abordabilité. Moi, quand je voyage avec lui et que j'ai un homme dans le nord de l'Ontario de 75 ans qui vient et qui me raconte « Écoute, il a fallu que j'amende à ma fille de 35 ans si je pouvais déménager dans son sous-sol parce que j'y arrive pas. » Le loyer coûte doublement ce qu'il coûtait en 2015. C'est impossible de pouvoir s'acheter une maison à Montréal. Moi, ma famille, on a été capable de s'acheter une maison à Montréal en 98. C'était comme 85 000 $. C'est impossible aujourd'hui. Moi, en 2012, J'avais 25 ans et j'ai été capable de m'acheter un petit appartement, deux chambres à coucher, chaque chambre avec sa petite salle de bain, sur deux étages. À Orléans, dans l'est d'Ottawa, pour 230 000 $. J'avais seulement besoin de 20 000 $ dans mon compte de banque, avec une bonne cote de crédit et un bon emploi de 50 000 $ par année.
Je l'avais, je venais de graduer, je travaillais pour la sélectrice Balmore. C'est tout ce que j'avais besoin. J'étais célibataire. Aujourd'hui, c'est impossible, ça. Ça, c'est en 2012, là. Là, on arrive en 2015, tout change. C'est le double des prix. C'est impossible, même pour un couple, de pouvoir s'acheter une maison. Fait que l'abordabilité, je pense, si on n'a pas l'abordabilité, ça n'a pas un plan à manger puis un toit par-dessus.
[00:15:57] Speaker B: C'est la base.
[00:15:58] Speaker A: C'est la base. Puis on n'a même plus accès à la base au Canada. C'est pas normal.
[00:16:03] Speaker B: Comment on gère la dynamique, le familial? Vous êtes venue ici, on vous remercie pour cette entrevue-là. Vous avez d'autres événements à Montréal. Évidemment, c'est le pays qui est grand, puis la campagne va commencer éventuellement, puis vous allez vous promener. Il y a des enfants. Comment on gère les enfants, la dynamique familiale? Il ne faut pas les oublier. Comment vous vous arrangez?
[00:16:22] Speaker A: Écoute, comme mon mari dit, quand tu maries une Latina, tu maries la famille en entier. Au début, ça fait comme un choc, mais là, ils aiment ça. Écoute, on aime ça. J'ai ma tante, j'ai ma grand-mère qui sont là-bas en ce moment en train de s'occuper de mes enfants. Ça me permet d'être ici, à la maison, à Ottawa. Ça fait que ça me permet d'être ici.
Il y a toujours de la famille pour prendre la relève. Puis nous autres, dans notre culture latina, on grandit comme... Ta tante, ton oncle, tes grands-parents, c'est des deuxièmes parents.
Il n'y a pas de babysitter, il n'y a pas de nanny. C'est la famille qu'elle a et c'est une grosse famille unie.
[00:16:58] Speaker B: Là, ils sont où? Ils sont à la maison?
[00:17:00] Speaker A: Ils sont dans la routine, garderie, école. Ils ont été déposés ce matin par ma tante. Ils vont aller les chercher aujourd'hui vers 4h30. La petite routine du souper. Pierre arrive à la maison vers l'heure du souper aussi.
[00:17:12] Speaker B: Vos frères, vos sœurs, comment c'est la famille maintenant? Chacun a pris le bord de chacun de son côté.
[00:17:18] Speaker A: J'ai mon frère qui est pas loin. Il est quand même un peu loin, mais il est à Saguenay, à Bagotville. Il est contrôle aérien à Bagotville. J'ai mon autre frère qui est dans la construction à Gatineau. Ma sœur qui est infirmière à Gatineau. Une famille unie. Je suis fière d'eux, de ce qu'ils ont accompli. Ils travaillent fort. C'est des gens qui travaillent fort.
[00:17:39] Speaker B: Quand on parle des femmes au Canada, et on revient toujours là-dessus, et pourtant, le parti est clair, Pierre est clair, l'avortement. Mais qui sommes-nous pour en parler? Vous, comme femme, l'histoire de l'avortement, vous lisez ça des fois, vous vous dites « t'en es dans l'heure de parler, coudonc, il a été assez clair, il me semble ». L'avortement, en tant que femme moderne canadienne-québécoise, qu'est-ce que vous en dites?
[00:18:06] Speaker A: On s'est proclamé là-dessus je sais pas combien de fois, pro-choix.
Fait que je trouve qu'il n'y a plus besoin d'en parler. Je trouve que c'est juste causé de la distraction.
[00:18:16] Speaker B: Exact.
[00:18:16] Speaker A: Ils veulent juste causer de la distraction. On n'est pas en train de parler d'abordabilité pendant qu'ils parlent de ça. Mon mari, moi, on s'est déjà déclaré. Ça fait partie de mes valeurs. J'ai grandi à Montréal, je suis pro-choix.
[00:18:28] Speaker B: Puis quand on regarde la situation des finances publiques, évidemment vous ne faites pas de politique, vous ne serez pas ministre et tout ça.
Mais moi, comme Canadien, je regarde ça et je me dis, moi j'ai deux gars de 18 ans, 20 ans, mais moi c'est la question de l'abordabilité et tout ça. La question, Québec, Canada, chaque Canadien qui vit au monde, 57 000 de dettes. Et le petit bébé vient de sortir du ventre de sa mère, 57 000 de dettes. Moi, ça m'inquiète énormément. Quand vous regardez la situation au Canada, au-delà de l'abordabilité, comme femme, comme Canadienne, qu'est-ce qui vous inquiète le plus? Qu'est-ce qui vous interpelle le plus? Est-ce que c'est la sécurité?
Est-ce que c'est l'économie? Parce que la question de la sécurité aussi...
[00:19:12] Speaker A: C'est les deux, écoute. Absolument. Écoute, moi j'ai travaillé comme conseillère des Affaires parlementaires pour le sénateur Claude Quirignan, puis un des dossiers, un des comités dans lequel j'étais à charge, c'était le Comité d'affaires juridiques et constitutionnelles. C'était là qu'on voyait tous les amendements au Code criminel.
Fait que certainement, on amène nos enfants, on a beaucoup de gens qui vivent maintenant dans un pays qui n'est pas très sécure, qui n'est pas abordable. C'est la base. On est en train de perdre la base de ce qu'était le Canada.
[00:19:41] Speaker B: À cause du wokisme.
[00:19:43] Speaker A: Entre autres.
[00:19:44] Speaker B: Entre autres. Quand vous voyez ça, les politiques wok, pas juste au Canada, je veux dire, c'est rendu dans le monde. C'est quoi votre réaction par rapport à ça?
[00:19:53] Speaker A: Encore là, c'est pour créer des distractions. Ça crée des distractions, de nous diviser dans des sous-groupes.
[00:19:58] Speaker B: Ça brise les familles.
[00:19:59] Speaker A: Ça brise les familles, puis ça nous divise dans des sous-groupes. Selon moi, le but de progresser, c'est de ne pas être divisé. Le but de progresser, c'est d'être jugé par ton propre mérite comme personne, au lieu de, bon, bien, Anaïda, la femme latina, qui est... Ça n'a pas de sens pour moi. Moi, je vais être jugé par mon propre mérite, ce que je suis capable d'accomplir. Puis là, on nous divise dans des sous-groupes.
[00:20:23] Speaker B: Chaque individu a une valeur, et sa réussite, c'est à cause de cette personne-là, et non à cause du sous-groupe auquel tu appartiens.
[00:20:30] Speaker A: Faut juger la personne par ce qui il ou elle sont. Point final.
[00:20:38] Speaker B: Comment vous passez vos journées, pour le reste?
[00:20:41] Speaker A: Mes journées? Occupées, écoute, je me promène entre... Vous lisez quoi? Entre trois chapeaux différents.
[00:20:47] Speaker B: Vous lisez quoi ces temps-ci?
[00:20:49] Speaker A: Je viens de lire pour la deuxième fois parce que je viens d'aller voir Ryan Holiday, qui est un écrivain qui a écrit le livre « The Obstacle is the Way ». Je ne sais pas comment traduire ça en français. L'obstacle est le chemin. Donc c'est pour t'écrire plus fort. Je viens de lire une deuxième fois en ce moment parce que j'ai été le voir il n'y a pas longtemps en Toronto. Il y avait un événement. Fait que je lis beaucoup sur le stoïcisme.
[00:21:12] Speaker B: Le stoïcisme?
[00:21:13] Speaker A: Oui.
[00:21:15] Speaker B: Peut-Être élaboré sur l'hospital.
[00:21:17] Speaker A: Oui, mon livre en ce moment, c'est « Méditation » de Marcus Aurelius.
ce moment.
[00:21:22] Speaker B: Pour relaxer, oublier, pour relaxer, pour penser à d'autres choses?
[00:21:27] Speaker A: Non, c'est pour te construire comme individu. T'as une responsabilité de te construire avec une force interne qui va te guider.
[00:21:35] Speaker B: Avec le plein potentiel.
[00:21:36] Speaker A: Oui, exactement. Qui va te guider dans la vie, peu importe. On passe tous, tout le monde a une histoire. Tout le monde passe à travers des moments difficiles et tout ça. C'est sûr que moi, Mon chemin en ce moment est un peu différent de ce que je m'attendais dans la vie. Je n'aurais pas cru être ici un jour.
[00:21:55] Speaker B: C'est ça que c'est le storytelling. Une petite immigrante qui arrive à Montréal, qui a appris le français et qui a réussi avec son « guts ». à monter pareil. Le côté entrepreneur, voulez-vous l'amener ça aussi?
[00:22:08] Speaker A: Absolument.
[00:22:08] Speaker B: Parce que moi j'ai écouté des entrevues de vous, entre autres une longue entrevue en espagnol, vous racontez que vous voulez vous impliquer dans le milieu de l'entreprenariat.
[00:22:19] Speaker A: Je trouve ça intéressant de t'écouter. Comment t'as compris ça en espagnol? Tu parles espagnol? Oui, je comprends un peu.
[00:22:26] Speaker B: Je raménageais l'oreille de mes instants.
[00:22:29] Speaker A: Intéressant.
[00:22:30] Speaker B: Mais il y avait un site internet que vous avez lancé aussi, Pretty and Smart. Est-ce que ça fonctionne encore?
[00:22:40] Speaker A: Ça date un peu, mais j'ai aussi d'autres initiatives. L'avancement au féminin que j'ai fait avec Vanessa Mulroney, puis on va avoir un événement à Montréal en janvier.
C'est vraiment pour créer une connexion entre les femmes qui veulent se lancer en entrepreneuriat et des femmes qui ont déjà réussi. Parce que, écoute, j'aurais jamais cru être où je suis aujourd'hui. Puis avec ce nouveau succès, il y a beaucoup de portes qui s'ouvrent pour moi. Puis moi, je veux pouvoir passer ces contacts pour l'autre génération, des jeunes femmes qui veulent réussir. Donc si je peux connecter des PDG qui ont réussi avec des jeunes femmes qui veulent, pourquoi pas?
Oui, c'est bon. Ça s'appelle l'avancement féminin, j'ai ça. Puis oui, l'entreprenariat, moi je continue. Écoute, mon mari devient premier ministre du Canada demain. Puis moi, il faut que je continue aussi moi en tant que femme. Dans mes rêves, mes ambitions, ce que je veux faire. Comme maman et comme épouse aussi, je vais continuer à l'appuyer.
[00:23:37] Speaker B: Avez-vous un modèle de première dame?
Il y en a eu. Évidemment, on évolue, je comprends. Moi, personnellement, j'ai connu Alaine Chrétien. Par ma famille, je viens de Chaumonigan, et on a côtoyé les Chrétiens. Alaine Chrétien, c'est une femme qui est plus traditionnelle, mais en même temps, féministe dans son temps. Très impliquée, puis c'était la conseillère numéro un de Jean Chrétien.
Quel est votre modèle dans les Grandes Dames? Est-ce que vous avez commencé à vous imprégner tranquillement de ce rôle-là? Quel genre de modèle de Première Dame vous aimeriez...
[00:24:10] Speaker A: C'est difficile de chercher un modèle parce que, de un, il n'y a pas un rôle officiel.
[00:24:14] Speaker B: Non, c'est ça.
[00:24:15] Speaker A: Il n'y en a pas de rôle officiel. Donc, chercher un modèle, c'est comme chercher ce qu'il y avait en rôle.
[00:24:18] Speaker B: Non, mais dans les personnalités, dans le genre d'implication.
[00:24:21] Speaker A: Puis deuxièmement, c'est que je veux rester authentique à qui je suis. C'est pas une pièce de théâtre. Non, moi chercher un modèle, c'est comme si je cherchais à m'adapter à devenir quelqu'un d'autre. Mais des conseils, j'en ai reçus. J'ai reçu des conseils. Desquels? Mila Mulroney, c'est quelqu'un que j'admire beaucoup par rapport à comment elle a géré tout ce qui est sa famille et comment elle a appuyé son mari. Parce qu'elle avait des enfants qui étaient jeunes. Écoute, Nicolas, il est né à 24 Sussex.
Fait que moi j'ai beaucoup admiré comme elle a gardé les familles unies. Ils ont passé à travers beaucoup de choses, c'est une famille très unie. Puis en politique, c'est pas facile. Fait que beaucoup de conseils par rapport à ça et comment appuyer mon mari par rapport à ça. Lorraine Harper, je lui ai parlé aussi. C'est une femme qui est très pratique. Et moi je suis une femme pratique aussi.
[00:25:11] Speaker B: Il est peut-être moins public que Mila Mulroney.
[00:25:15] Speaker A: Moins public, c'est ça.
[00:25:16] Speaker B: Mais très importante.
[00:25:17] Speaker A: Mais très importante derrière les coulisses. Puis une femme qui était très pratique aussi, comme elle gérait les finances de la famille et tout ça. Fait que j'ai eu des bons conseils.
[00:25:25] Speaker B: Et finalement, c'est vous la ministre des.
[00:25:27] Speaker A: Finances à la maison? Les deux, mais moi je suis très frugale. Oh, quand même! Oui, oui. J'aime ça acheter des choses usagées, j'aime ça... – Économiser, réutiliser. – Ah oui, absolument.
Je pense que c'est peut-être pour ça que Pierre… – Il est gratteux? – C'est la bonne. Il n'est pas gratteux pas en tout. – Il n'est pas gratteux, mais il.
[00:25:50] Speaker B: N'Y a personne qui l'écoute.
[00:25:51] Speaker A: – Non, non, non. Il n'est pas gratteux pas en tout. Écoute, lui, il ne me pose jamais de questions sur mes dépenses. Mais parce que tu sais que je suis responsable. Il n'y a pas besoin.
[00:26:00] Speaker B: C'est bon. Bien, merci beaucoup, quand même. Peut-être qu'à un moment donné, on va vous voir en campagne électorale. Est-ce qu'on sent déjà plus la sécurité? Est-ce qu'on sent quelque chose qui s'est transformé un peu dans vos vies? L'encadrement, les jeunes qui sont peut-être plus protégés. Plus de sécurité, c'est important.
[00:26:17] Speaker A: On en a besoin. On en a besoin. Puis, comme j'ai dit à mon mari, je ne te demande pas beaucoup. Moi, je suis là-dedans avec toi à 100 %, mais la sécurité, on en a besoin. Absolument. Merci beaucoup.
[00:26:27] Speaker B: Merci, mais ça me fait plaisir.
[00:26:28] Speaker A: Joyeux Noël! Oui!
[00:26:29] Speaker B: Feliz Navidad!
[00:26:30] Speaker A: El español muy bueno. Voilà. Excellent.