Episode Transcript
[00:00:00] Speaker A: Moray, le podcast présenté par GMOT.ca. Vous êtes propriétaire d'une maison et étouffé par vos dettes, carte de crédit ou prêt personnel à taux élevé? Avec GMOT.ca, regroupez tout ça en un seul paiement et économisez plus de 1300$ par mois. GMOT.ca. Moray, le podcast.
Bienvenue dans Morel Podcast. On a sauté une petite semaine sympathique. On est de retour cette semaine. Cette fois-là avec le chef Véro Paul. Véro Paul. V-E-R-R-E-A-U-L-T-PAUL. C'est ça? Comment ça va?
[00:00:41] Speaker B: Coué, bonjour. Ça va très bien, merci.
[00:00:43] Speaker A: Coué? On dit coué parce que c'est... On est en présence du... On peut pas dire le grand chef. C'est le chef... Vous êtes le chef de l'association des Premières Nations du Québec. On peut le dire comme ça?
[00:00:55] Speaker B: Oui, chef de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.
[00:01:00] Speaker A: Giselin Picard était là avant vous, il est parti, vous l'a remplacé.
[00:01:04] Speaker B: Exactement.
[00:01:05] Speaker A: 37 ans.
[00:01:07] Speaker B: Oui, à mon âge.
[00:01:08] Speaker A: Oui.
[00:01:09] Speaker B: Oui, 37 ans. Petite coïncidence de l'histoire, lorsque Giselin a débuté son premier mandat à 92. Donc vous savez, Giselin était là pendant 33 ans, donc 11 mandats consécutifs.
en tant que chef de l'APNQL. Je vais dire l'APNQL pour les fins de l'entrevue. Donc 33 ans, 11 mandats. Puis lorsqu'il a commencé, il avait 37 ans.
Donc on a la même âge à nos débuts.
[00:01:40] Speaker A: Vous vous représentez les... il y en a combien de communautés autochtones au Québec? Il y en a 13, 15?
[00:01:45] Speaker B: 43.
[00:01:46] Speaker A: 43? 43.
[00:01:46] Speaker B: Ça c'est sans compter les Inuits. Donc nous la PNQL on représente... mais en fait c'est 41. Désolé parce qu'il y a deux communautés qu'on représente des Inuits mais qui sont au Labrador.
[00:02:02] Speaker A: Et les peuples, il y en a combien?
[00:02:04] Speaker B: Dix nations et un peuple Inuit. Mais nous, notre gouvernance, c'est qu'on représente les 43 premières nations incluant les deux Inus du Labrador, mais en excluant les Inuits. Donc les Inuits ont leur propre structure politique.
[00:02:20] Speaker A: Mais vous êtes un Inuit de vous-même.
[00:02:22] Speaker B: Inu.
[00:02:23] Speaker A: Inu, vous êtes un Inu.
[00:02:24] Speaker B: Oui, exactement.
[00:02:25] Speaker A: Ce qu'on appelait avant un montagnais.
[00:02:27] Speaker B: C'est en plein ça, oui.
[00:02:28] Speaker A: C'est retardé ça de dire ça, montagnais?
[00:02:30] Speaker B: Je dirais pas retardé, mais...
[00:02:33] Speaker A: C'est un vieux terme.
[00:02:33] Speaker B: Oui, le langage évolué, puis on n'utilise pas plus ce langage-là. Nous, on dit Inu, oui.
[00:02:41] Speaker A: Allez-vous rencontrer François Legault prochainement?
[00:02:43] Speaker B: Je le souhaite, c'est définitivement dans les priorités. Je pense qu'il y a une relation à retravailler. Je pense qu'on a... Je vais parler de renouveau. C'est également ce que j'ai parlé lors de ma campagne électorale de renouveau. Donc c'est l'approche que je veux avoir. On a eu notre lot de défis avec le gouvernement provincial depuis les six dernières années. Mais j'en suis arrivé avec un message positif d'espoir tout en étant affirmatif, bien sûr, en défendant nos droits, mais je veux renouveler cette relation-là avec le gouvernement provincial.
[00:03:20] Speaker A: Qu'est-ce qu'il y a à renouveler? Parce que les gens du côté de la CAQ vont dire, et on a quand même entendu François Legault dire, on a une Inu qui est ministre, on est...
On est correct, tout est réglo. Qu'est-ce qu'il y a à régler avec la CAQ?
[00:03:35] Speaker B: Moi, d'abord et avant tout, depuis la semaine, depuis mon arrivée en poste, en fait, que j'étais élu, puis même durant la campagne, je parle de relations. Je sais que c'est très basic, désolé pour l'expression anglophone, comme thème. Mais je crois que si on...
On travaille sur des relations durables, pérennes, de confiance, de respect mutuel. Ça va apporter son lot d'opportunités autant pour les Premières Nations que pour la société civile québécoise. J'y crois fermement et c'est mon attitude que je veux apporter.
[00:04:13] Speaker A: Vous n'êtes pas un anti-développement, parce que Hydro-Québec a environ 150 milliards de projets dans le Nord.
Vous le savez, il y a-tu des clashs qui s'en viennent avec les Premières Nations dans ce coin-là? Êtes-vous pro-développement? C'est quoi votre mentalité? Vous êtes jeune, 37 ans. C'est quoi votre mentalité?
[00:04:32] Speaker B: C'est une bonne question. En fait, je ne peux pas apporter une réponse précise sur Le développement c'est très large comme terme. On est conscient, on est au fait de qu'est-ce qui s'en vient. On a tenté, dernièrement je trouve que notre relation avec Hydro-Québec, Hydro-Québec a fait un pas vers l'avant.
proposer un plan de réconciliation économique qui ont, depuis quelques semaines, depuis l'arrivée en fait de Sophie Brochet, il semble avoir eu l'ex-PDG et maintenant...
[00:05:12] Speaker A: C'est Biard.
[00:05:12] Speaker B: Oui, M. C'est Biard maintenant qui veut qui semblent vouloir être dans la continuité de ce renouveau de partenariats et de relations avec Hydro-Québec. Donc, je crois que c'est positif. Maintenant, il reste beaucoup, beaucoup de choses. Vous savez, il y a une histoire. L'histoire est longue. Puis, il faut en tenir compte tout en regardant vers l'avant. Donc, c'est le type d'attitude que nous avons. Puis, de l'autre côté, moi, mon rôle, en fait, ces relations-là bilatérales, il faut comprendre, la PNQL, ne négocie pas d'entente de développement directement avec les gouvernements.
[00:05:51] Speaker A: C'est les peuples, c'est les ententes, c'est les chefs.
[00:05:53] Speaker B: Oui, c'est les chefs de chaque communauté, donc les gouvernements de chaque communauté qui, elles, sont appelés à négocier des ententes de partenariat comme on a vu dernièrement au niveau de différents projets de développement énergétique, principalement avec l'éolien dernièrement.
Ceci dit, la PNQL est là pour trouver des points en commun avec l'ensemble de la table pour défendre des principes des droits qui sont appelés à être plus au niveau collectif. Donc c'est vraiment ça mon rôle. Donc pour revenir à votre question au niveau du développement, Je pense que, sincèrement, je ne peux pas dire qu'à l'unanimité c'est le cas, mais je pense que les Premières Nations veulent faire partie du développement.
Il y a juste une façon de le faire, c'est là qu'il faut s'entendre.
Mais on n'est pas anti-développement. Je pense que c'est important de le mentionner. Tout en disant ça, bien, bien sûr, il faut le faire de la bonne façon. On a des écosystèmes à protéger. On a notre culture, notre langue. Et ces deux derniers aspects-là viennent du territoire. Nos langues, notre culture viennent du territoire. Donc, on est intrinsèquement liés à celui-ci. Et c'est pourquoi on veut être impliqué, puis on veut faire partie de la solution.
[00:07:19] Speaker A: Est-ce qu'il y a du racisme systémique au Québec?
[00:07:23] Speaker B: OK. C'est des grosses questions ce matin. Écoutez...
[00:07:28] Speaker A: Le goût dit non.
[00:07:29] Speaker B: Oui, tout à fait. Je suis conscient. J'ai pris connaissance, bien sûr. Puis moi, j'ai été quand même, les deux dernières années, avec... aux côtés du chef sortant, Justin Picard, en tant que.
[00:07:44] Speaker A: Chef... Vous avez été son chef de cabinet.
[00:07:45] Speaker B: Exactement, donc je connais bien les dossiers, tant au niveau régional que national. Maintenant, vous savez, c'est des... J'ai pas eu la chance de rencontrer encore le ministre Lafrenière ainsi que le premier ministre. C'est le genre de questions que j'aimerais aborder d'abord et avant tout avec eux. Je connais très bien leur position publique. Nous, on a la nôtre également.
[00:08:12] Speaker A: La vôtre, c'est laquelle?
[00:08:13] Speaker B: La nôtre, c'est que pour nous, on constate que oui, il y a du racisme systémique. Mais je ne veux pas m'embarquer dans un débat de sémantique. C'est ce que je trouve dommage, parce qu'au bout de la ligne, c'est des gens, c'est des services aux gens, c'est des personnes, c'est des enfants.
[00:08:30] Speaker A: Comme à l'hôpital de Joliette, par exemple, il y avait des personnes, soit racistes, intransigeantes, mal éduquées, mal intentionnées, méchantes, mais le fait de dire que le système est raciste actuellement envers les Premières Nations, moi je trouve ça gros. Il y a des personnes, je pense, dans la société qui sont encore intransigeantes, mais le fait de penser que l'entièreté de la société et de ses organismes est raciste, je trouve ça gros. Croyez-vous ça?
[00:09:02] Speaker B: Je comprends votre question. La référence de racisme systémique ne fait pas référence à des particuliers ou à des personnes. On parle de politiques, de règlements, parfois de lois qui font en sorte qu'ils désavantagent certaines personnes versus d'autres.
à cause de la réalité. Moi, c'est un peu de la façon où je le vois. Nous, on le voit, on le vit au quotidien. Il y a des choses dans le système qui font en sorte que les Premières Nations, parfois, n'ont pas l'opportunité d'atteindre leur plein potentiel.
[00:09:46] Speaker A: Donnons des exemples.
[00:09:49] Speaker B: Il y a des choses, par exemple, parlons de l'éducation en général, je pense que l'éducation est primordiale, comme pour les Québécois, les Canadiens, bien sûr. On croit vraiment beaucoup à l'éducation pour ce qui est de notre autodétermination, pour que les jeunes puissent atteindre leur plein potentiel. Vous savez, au niveau Première Nation, on a une démographie qui est extrêmement, bien pas extrêmement jeune, mais qui est très jeune.
Moi, c'est aussi le message que j'apporte. Je veux être ici, joindre ma voix à ces jeunes pour faire en sorte qu'il y ait le plus d'opportunités possibles pour atteindre leur plein potentiel. Puis enlever le plus de, je vais dire, barrières dans le système pour pouvoir atteindre leur plein potentiel. Pour faire en sorte que justement cette jeunesse-là puisse rêver puis avoir une tonne d'opportunités, ce que moi j'ai eu la chance d'avoir. On peut parler en termes, tu sais, nous on veut développer des programmes en lien avec notre culture, avec nos langues, on veut que ça soit inséré dans le cursus scolaire, mais il y a.
[00:11:04] Speaker A: Une certaine... Et d'avoir une université peut-être, comme on l'a en Colombie-Britannique, une université ou un campus autochtone. Oui.
Ça, ça n'existe pas encore. Non, ça existe. Moi, je suis allé à l'école en Colombie-Britannique. Donc, à SFU, il n'y en avait pas. Mais à UBC, je crois qu'il y avait un campus. À Uvic aussi, un campus autochtone. Ça, ça serait une avancée pour vous?
[00:11:28] Speaker B: Oui, définitivement. Puis il y a un projet, en fait, actuellement. Puis ça, c'est positif. Vous savez, c'est ça. Moi, je veux qu'on continue à bâtir des projets positifs comme celui-ci.
il y a actuellement le Conseil en éducation des Premières Nations, donc le CEPN, qui représente 22 communautés dans notre région, mais qui travaille avec l'ensemble des communautés pour ce projet-là, et qui est un peu en partenariat avec... bien, pas un peu, est en partenariat avec l'ensemble des universités du Québec, et également, bien sûr, le gouvernement provincial est dans l'équation également.
[00:12:03] Speaker A: Donc, présentement... Est-ce qu'il y a où l'université autochtone?
[00:12:06] Speaker B: Tout ça est à déterminer.
[00:12:08] Speaker A: Ça se parle. Actuellement, ça se parle.
[00:12:10] Speaker B: Ils sont en train de faire un plan d'affaires actuellement. Il y a eu une annonce récente il y a je pense deux ou trois semaines avec l'ensemble des universités, des recteurs de toutes les universités qu'elles soient de type privé tels que Laval ou McGill, puis également tout le réseau d'universités du Québec. Donc ils étaient tous présents. Il y a eu une entente.
[00:12:34] Speaker A: C'est du sérieux là.
[00:12:35] Speaker B: Je pense que c'est du sérieux. On y croit, j'espère, beaucoup. Il y a tout qui va pouvoir mettre en place des programmes universitaires qui sont un peu plus propres à nos besoins, propres à nos cultures, à nos langues. Puis je pense qu'il y aura une collégialité avec l'ensemble des universités à continuer. Oui, avec la société.
[00:12:57] Speaker A: Est-ce que le système de réserve est dépassée. T'sais moi j'ai une autre perception que vous. Moi je me dis, la loi sur les indiens ça existe encore, c'est un terme absolument dégueulasse, mais ça existe.
C'est la loi et Justin Trudeau, et on y reviendra, a rien fait pour changer ça. En ce qui me concerne, je vois ça de l'extérieur, j'ai ma perspective à moi.
Est-ce que les réserves, c'est pas un peu dépassé, ça? Vous avez pas le droit du sol. Vous possédez pas de terrain. Il y a une liste d'attente pour pouvoir louer une maison. Il y a une capacité d'enrichissement qui est très, je pense, limitée. Mais ça, c'est ma perception à moi. Votre perception à vous, c'est laquelle? Est-ce que les réserves, c'est... c'est dépassé? Est-ce que c'est une forme d'apartheid? Dépassé?
[00:13:47] Speaker B: J'irais pas jusqu'à dire ça, mais je vous rejoins dans certaines idées, notamment au niveau de la possibilité de développement, puis de créer notre propre autonomie financière.
[00:13:58] Speaker A: Mais pourquoi ça existe encore?
[00:13:59] Speaker B: Bien parce que la loi est toujours en place. C'est un très, très gros débat.
[00:14:03] Speaker A: Trudeau a rien fait pour ça?
[00:14:06] Speaker B: Je dois vous dire que le gouvernement Trudeau a quand même fait beaucoup d'avancées. Il a eu son lot de défis, bien sûr.
[00:14:14] Speaker A: Mais Wilson Raybould n'a pas été bien respecté comme première autochtone ministre de la Justice.
[00:14:20] Speaker B: En effet, il y a eu... Mais c'est sûr qu'il y a une Première Nation par Mme Wilson-Raybould, qui était ministre de la Justice. Mais il faut comprendre également que lorsqu'il y a une Première Nation qui fait partie d'un parti politique de telle façon, elle n'est pas là pour seulement représenter les Premières Nations. Elle représente la région dans laquelle elle se présente également.
[00:14:48] Speaker A: Et le Canada, parce qu'elle est ministre.
[00:14:50] Speaker B: Et le Canada, exactement.
[00:14:51] Speaker A: Mais on a l'impression que Justin Trudeau, c'était du spectacle.
Tu sais, la petite larme lors de la conférence de presse sur les pensionnats. On a eu l'impression, dans ces dix ans où il était là, où ça a été du spectacle. Ça a été les émotions en spectacle, avec quelqu'un qui se produit en spectacle, moi, moi, moi. Mais au final, ce matin, il y a encore des réserves, c'est le terme qu'on utilise encore, «reservations», ce qui manque d'eau courante au Québec.
Ça n'a pas d'allure, ça? C'est un échec, ça?
[00:15:26] Speaker B: Ben, c'est définitivement un...
[00:15:28] Speaker A: C'est un échec?
[00:15:29] Speaker B: Un manque. En effet, il y a des communautés actuellement au Québec qui n'ont pas... De l'eau potable?
[00:15:38] Speaker A: Mais comment ça?
[00:15:40] Speaker B: C'est des bonnes questions, mais même l'électricité. Il y a la communauté, je vous donne un exemple, Kitsiaké, qui est une communauté qui est située à environ une heure de Val-d'Or, donc dans le parc de la véranderie, juste avant Val-d'Or, une heure avant environ.
Elles sont à côté d'un barrage, mais qui... Bref, je ne suis pas un expert au niveau des barrages.
[00:16:01] Speaker A: Mais c'est la pauvreté extrême.
[00:16:02] Speaker B: Mais c'est des conditions de vie extrêmement difficiles, puis ils n'ont pas l'électricité. Cependant, chose positive, Sophie Brochu a pris l'engagement de... J'ai juste le mot en anglais, mais de...
de fournir l'électricité à la communauté. Donc le projet est en cours et en principe, je crois, d'ici la fin de l'année, cette année, la communauté aura accès à l'électricité. Mais ça n'a pas de bon sens.
[00:16:32] Speaker A: Mais je reviens à Trudeau, il est parti au moment où on se parle.
C'est quoi son bilan?
[00:16:38] Speaker B: Presque?
[00:16:39] Speaker A: Mon moment de l'enregistrement, il est encore là. Mon moment de la diffusion, les gens vont comprendre qu'il n'est plus là. Son bilan, c'était quoi?
[00:16:46] Speaker B: Première nation? Il y a diverses opinions. Écoutez, moi je pense qu'il y a quand même...
[00:16:53] Speaker A: En tant que jeune, vous avez 37 ans, lui est arrivé là, vous jouiez encore au hockey. Il va revenir à votre carrière de joueur de hockey. C'est quoi son bilan?
[00:17:04] Speaker B: Écoutez, moi, j'ai une lecture un peu... T'sais, les opinions sont diverses, disons-nous-le. Mais d'une certaine façon, il a quand même fait des avancées. Si je pense à... Moi, là, M. Maurice, j'aime ça regarder le positif. Je comprends qu'on n'est pas où est-ce qu'on veut être encore, puis c'est un travail à long terme, puis j'en suis conscient.
moyen-long terme. Puis ça, il faut avancer dans cette perspective-là de façon respectueuse et de façon dans la bienveillance, ce qui n'est pas toujours le cas. Mais moi, quand je dis que je veux avoir un message positif, regarder l'avenir avec espoir, peut-être j'essaie peut-être naïveté là, parce que j'ai pas une certaine naïveté puisque j'arrive en tant que leader.
[00:17:58] Speaker A: Vous arrivez avec un regard frais d'un gars qui a pas 40 encore.
[00:18:03] Speaker B: Ou qui a pas 10 ans en politique, qui continue à frapper le mur, à frapper le nez sur le mur.
[00:18:08] Speaker A: Vous êtes un outsider.
[00:18:10] Speaker B: Je sais pas, je suis un outsider, mais en tout cas, j'arrive moi avec cette énergie.
[00:18:14] Speaker A: Je vous comprends absolument.
[00:18:15] Speaker B: Donc, j'aime regarder ce qui a été fait positivement avec M. Trudeau, puis on verra avec le prochain gouvernement. Même chose avec Lacan.
[00:18:25] Speaker A: Mais qu'est-ce qu'il a fait de pas correct? Moi, je suis plus dans l'autre part, je veux savoir qu'est-ce qu'il a fait de pas correct. Mais qu'est-ce qu'il aurait dû faire qu'il n'ait pas fait?
[00:18:34] Speaker B: Au niveau de l'autodétermination, il y a des lois qui ont été...
qui ont été un peu bloquées dans le système. Si ce n'est, on parlait de l'eau tantôt, bien il y a une loi à l'eau potable, l'accès à l'eau potable à l'ensemble des communautés des Premières Nations. Celle-ci, elle s'en venait, là, on est...
[00:18:52] Speaker A: — Ça n'a pas d'allure.
[00:18:53] Speaker B: — Juste avant, avant... — Avant la prorogation du Parlement. — Prorogation, on était presque à la fin du projet de loi. On y était presque.
[00:19:01] Speaker A: — Ça a tombé long.
[00:19:02] Speaker B: — Mais c'était pas parfait.
Mais il y avait un certain consensus, si on veut, sur le projet de loi. À tout de moins, c'était un avancé. Malheureusement, ça l'a tombé. Puis là, qu'est-ce qui va en devenir, on verra. Même chose avec la sécurité publique. Je pense que la sécurité publique, c'est quelque chose qui... une bataille qui existe depuis de nombreuses années.
[00:19:22] Speaker A: Qu'est-ce que vous demandez? Plus de pouvoir pour les peacekeepers?
[00:19:26] Speaker B: Oui, on veut avoir nos propres corps policiers autochtones.
[00:19:29] Speaker A: Mais vous les avez déjà?
[00:19:30] Speaker B: Pas toutes les communautés.
[00:19:31] Speaker A: Comme à Wendake, au besoin, vous appelez la SQ, mais vous avez votre corps policier.
[00:19:35] Speaker B: Ça c'est un exemple, mais on n'a pas notre propre corps policier sur chacune des communautés.
[00:19:40] Speaker A: Ok, c'est ça que vous demandez.
[00:19:41] Speaker B: Je vais utiliser réserve, je n'aime pas utiliser ce mot-là, mais sur chacune des communautés.
[00:19:45] Speaker A: Je comprends.
[00:19:46] Speaker B: Puis ça c'est un gros manque, il y a l'aspect de sécurité d'abord et avant tout à la population, que pour ceux qui n'ont pas accès à un corps policier. Puis il y a tout l'aspect après, puis ça, ça sera dans une autre discussion, mais l'aspect juridictionnel, je pense que nous de notre côté en tant que Première Nation, on ne veut pas être sous la juridiction des provinces et des territoires, on veut être au même niveau.
On veut avoir notre propre, encore une fois je reviens, notre propre autodétermination, puis c'est là que ça bloque un peu.
[00:20:17] Speaker A: À quoi ça se naît? Vous les représentez? Je veux pas...
[00:20:21] Speaker B: Ils font partie de la peinture.
[00:20:23] Speaker A: Il y a-tu un problème avec à quoi ça se naît? Trafic de drogue, les migrants, les armes...
À chaque fois qu'il y a des mauvaises nouvelles concernant les communautés, à quoi ça se naît, à quoi ça se naît. Là, les migrants, parce qu'évidemment, c'est une communauté qui est frontalière. L'Ontario, les États-Unis et le Québec. C'est un maudit problème, ça.
[00:20:48] Speaker B: Ben, je pense que la communauté en a fait part à plusieurs reprises.
[00:20:52] Speaker A: Est-ce que c'est gérable ça, à quoi ça se naît?
[00:20:54] Speaker B: Oui, ben oui.
Je suis allé dernièrement à la communauté, je ne sais pas si vous avez déjà été.
[00:21:00] Speaker A: Je suis déjà allé quelques fois quand j'étais journaliste.
[00:21:02] Speaker B: C'est vraiment une belle communauté qui a des vraiment beaux projets, qui a une juridiction vraiment spéciale, vous l'avez dit.
[00:21:09] Speaker A: Mais les armes ont fait quoi avec ça?
[00:21:12] Speaker B: Trafic d'armes. Je pense que ça prend une collaboration étroite avec l'ensemble des classiques.
[00:21:17] Speaker A: Est-ce que tu as un défi, ça, d'améliorer ça?
[00:21:19] Speaker B: Ben oui, c'est un fait parti. C'est ça.
[00:21:21] Speaker A: C'est gros, là. Mais j'ai assez dans le dossier, là.
[00:21:23] Speaker B: Avec ce qui se passe dernièrement, avec...
Oui.
[00:21:26] Speaker A: Les migrants.
[00:21:27] Speaker B: Ben, je parle plus de la pression qui vient de nos voisins du Sud. Oui. Je parle de la frontière.
Puis là, dernièrement, il y a le fédéral qui a fait des annonces au niveau des frontières.
[00:21:39] Speaker A: Comment vous percevez ça?
[00:21:40] Speaker B: Bien, je pense que c'est important de continuer à renforcer ces frontières-là, puis on a des exemples...
[00:21:44] Speaker A: On a-tu un problème, à quelque part, Sasséné? On a-tu un problème?
[00:21:47] Speaker B: Un problème... pas avec la communauté?
[00:21:49] Speaker A: On a-tu un enjeu? Non, non, non, les gens sont... oui, mais je comprends, mais...
Il y a un enjeu, là. Est-ce qu'on en fait assez? Et est-ce que le conseil de banque, si on l'appelle comme ça, en fait assez?
[00:22:03] Speaker B: Bien, ils en font assez avec les moyens qu'ils ont.
[00:22:06] Speaker A: Donc il manque d'argent.
[00:22:07] Speaker B: C'est pas juste de l'argent, c'est possiblement.
[00:22:09] Speaker A: Les polices.
[00:22:11] Speaker B: L'argent c'est un peu le nerf de la guerre, mais il manque de moyens, de personnel, mais ils font ce qu'ils peuvent, du mieux qu'ils peuvent, sont très bien organisés, mais la frontière au niveau de, je pense c'est la rivière qui est là, qui est quand même La berge est très très longue à couvrir, c'est pas évident, mais je sais qu'ils sont également en discussion avec le fédéral, avec les provinces également, pour justement renforcer cette frontière-là, cette partie de frontière-là pour améliorer la sécurité de tous.
[00:22:45] Speaker A: Êtes-vous woke?
[00:22:49] Speaker B: C'est quoi la définition de woke?
[00:22:52] Speaker A: C'Est d'accommoder, d'accommoder tout le monde et d'accommoder. Puis je vais vous donner un exemple, on a fait une entrevue il y a quelques jours de ça avec Pierre-Hugues Boisvenu. Bon, Pierre-Hugues, que vous connaissez peut-être. Ancien sénateur à la retraite, au fédéral, dont la fille a été assassinée par Hugo Bernier. Hugo Bernier, c'est pas un autochtone. Mais là, pouf, on permet, dans le Canada de Trudeau et dans le système de justice, on permet à quelqu'un qui se sent autochtone de le devenir ni plus ni moins. Et là, il a comparu devant la Commission des libérations conditionnelles. Et là, il a le droit d'avoir une cérémonie autochtone avec les commissaires qui sont assis en rond, et lui, et les victimes, et les familles de victimes. Avec tout le... le protocole que ça implique.
Moi, j'ai un foutu problème avec ça, quelqu'un qui se prend pour un autochtone, mais qui suis-je pour juger? Vous, vous l'êtes. Vous avez un problème avec quelqu'un qui se prend pour un autochtone et qui ne l'est pas?
[00:23:54] Speaker B: On a un des gros enjeux actuellement avec les... Nous, le terme, en guillemets, c'est pretendian, donc des gens qui tentent de se faire reconnaître leur droit... Pretendian, c'est très bon.
[00:24:08] Speaker A: Comme Buffy St-Marie.
[00:24:09] Speaker B: Oui, en quelque sorte.
[00:24:11] Speaker A: Quelqu'un qui pense l'être, quelqu'un qui veut beaucoup l'être, mais à force de vouloir l'être, elle devient.
[00:24:16] Speaker B: Oui, en quelque sorte, mais c'est des gens justement qui ont, à tout le moins pour le moment, n'ont pas de droits reconnus. Dans le sens, ils ne sont pas reconnus, mais revendiquent ces droits-là.
[00:24:25] Speaker A: Mais ça n'a pas d'allure.
[00:24:27] Speaker B: Il y a plusieurs groupes à travers le Canada qui font pression et sur laquelle nous, Première Nation, il y a eu une tonne de résolutions qui ont été passées au niveau de l'Assemblée des Premières Nations, au niveau national, avec la chef nationale dans les dernières années, dénonçant ce type d'action-là. Là, l'autre aspect par rapport à la justice.
[00:24:55] Speaker A: Ça c'est du wokisme, c'est-à-dire, il se sent autochtone, il faut l'écouter, il faut l'accueillir.
[00:25:01] Speaker B: Mais il y a deux choses.
[00:25:02] Speaker A: Je trouve ça assez particulier.
[00:25:04] Speaker B: Il y a deux choses. Il y a l'aspect, comme on discutait, de british indian. Moi je suis définitivement totalement contre ça.
Mais il y a l'autre aspect que vous parliez des différentes actions qui sont mises en place, notamment dans le système judiciaire, où est-ce que... Vous savez, notre vision des choses n'est pas toujours la même, puis c'est important de pouvoir...
comme on fait là, en discuter pour mieux sensibiliser.
[00:25:35] Speaker A: Non mais un autochtone, il y a des lois, moi je l'ai lu, la loi sur les indiens, excusez l'expression, mais.
[00:25:41] Speaker B: C'Est comme ça, Indian Act.
[00:25:43] Speaker A: Et il y a quand même une description scientifique en guillemets ou biologique sur le lineage, c'est-à-dire la lignée, vous le savez, mère, père, blanc, autochtone, bon.
Évidemment, c'est des expressions que je trouve retardées, mais encore une fois, pour les besoins de la discussion, je reprends ce qui est écrit dans la loi. Mais il faut démontrer que la personne, elle l'est autochtone. Mais quelqu'un qui peut prétendre ça, moi, je trouve ça même raciste. Est-ce que ça l'est?
[00:26:12] Speaker B: L'autre aspect à ça, c'est qu'en tant que nous, Première Nation, chaque Première Nation devrait avoir le droit d'avoir son propre code d'appartenance, de déterminer eux-mêmes au lieu de la loi sur les Indiens qui détermine qui est autochtone ou non.
[00:26:31] Speaker A: Mais il faut que ça soit basé sur de la science, là.
[00:26:33] Speaker B: On peut pas arriver du jour au.
[00:26:34] Speaker A: Lendemain et dire moi je me sens autochtone et je suis un Wendat. Ce serait quand même odieux. Il faut que ça soit rigoureux.
[00:26:40] Speaker B: Vous en êtes conscient, là.
[00:26:43] Speaker A: Rigoureux. Mais il faut pas que ça soit basé nécessairement... Non, non, non, mais il y a des gens qui peuvent en abuser, vous le savez, puis au final...
[00:26:50] Speaker B: Oui, mais nous, tu vois là qu'on est rigoureux, les gens qui en abusent...
[00:26:52] Speaker A: Ça donne des droits à l'être connu, là.
[00:26:53] Speaker B: Il y a des gens partout...
qu'il y a des abus partout. Donc ça, c'en est un. Nous, on est rigoureux dans ce qu'on fait. On sait où on s'en va. Puis notre propre code d'appartenance, c'est les communautés. Il y en a qui sont allés vers ça. Mais c'est un processus quand même assez...
[00:27:10] Speaker A: Mais quand on se sent autochtone, on ne l'est pas. On se comprend-tu, là?
[00:27:14] Speaker B: Non, mais non.
[00:27:16] Speaker A: Comme la personne qui a tué la fille de M. Boivenu.
C'est ça à un moment donné qu'il va falloir corriger. Il y a eu une espèce de dérive sous Trudeau de on se sent comme on se sent et on a le droit de se sentir comme on se sent.
[00:27:31] Speaker B: C'est un très très gros débat mais moi je suis pour l'équité des chances.
[00:27:37] Speaker A: Oui mais en même temps basé sur des faits.
[00:27:39] Speaker B: Oui, oui, sur des faits. Mais sur l'équité des chances, moi je...
[00:27:42] Speaker A: Mais on est autochtone ou on l'est pas, on peut pas l'être à moitié, c'est ça mon point.
[00:27:45] Speaker B: OK. Ouais, en effet.
[00:27:46] Speaker A: Comme être enceinte, là. Dans le fond, on l'est ou on l'est pas, c'est ça, dans le fond.
[00:27:50] Speaker B: Ben selon les diverses codes, en effet, oui.
[00:27:53] Speaker A: C'est ça. Au final, est-ce qu'il y a...
Vous avez déjà vécu du racisme. Bon, vous avez eu une belle carrière. Juste pour rappeler aux gens, oui oui, c'est le Francis Véropole qui a joué pour les Serges, qui était un très bon joueur, que moi je me souviens de vous, comme joueur de hockey. Rapide, puis feisty, agressif, intense, on va le dire comme ça. Y'avait-tu du racisme?
[00:28:22] Speaker B: C'est arrivé à quelques occasions des mots qui sont racistes.
[00:28:30] Speaker A: Comme quoi?
Des mots que vous voulez pas répéter nécessairement. Des cabochons.
[00:28:36] Speaker B: C'est des cabochons, l'autre bord.
[00:28:38] Speaker A: Ça vaut pas la peine.
[00:28:38] Speaker B: Ça vaut pas la peine de répéter les mots, mais il y en a. J'en ai vécu à quelques épisodes, mais somme toute, j'ai été quand même, je vais dire, chanceux, parce que... Pourquoi je dis chanceux? Parce que j'en ai pas vécu beaucoup. Puis l'autre aspect pourquoi je suis chanceux, c'est parce que j'ai vu, moi, des gens de chez nous qui... Des innus.
[00:28:57] Speaker A: Quand vous êtes chez vous, c'est dans votre communauté.
[00:28:58] Speaker B: De ma communauté. Je vais notamment parler de ma communauté.
Je vais parler de ce que moi j'ai vu, puis aussi des choses qui m'ont... Parfois, vous savez, j'ai participé aussi à la commission sur... C'était le comité sur le développement du hockey québécois. J'étais avec... C'était présidé par Marc Denis, il y a peut-être 3 ou 4 ans.
[00:29:17] Speaker A: Oui, dans CSAQ. Est-ce que c'était votre gardien? C'est pas la même période, j'ai pas l'alignement devant moi.
[00:29:23] Speaker B: Non, non, non.
[00:29:24] Speaker A: Il était avant vous, je pense.
[00:29:25] Speaker B: Un petit peu plus âgé que moi, Marc, mais on s'entraînait ensemble les étés. Mais bref, tout ça pour dire que oui, parfois il y a des épisodes définitivement qui sont racistes, mais je pense qu'on travaille extrêmement fort là-dessus. Puis à l'époque, j'ai travaillé avec Jocelyn Thibault qui était PDG de Hockey Québec.
et qui était, wow, que d'un quel homme, de deux, qui était extrêmement présent, ouvert, j'ai admiré, j'ai adoré travailler avec lui.
[00:29:54] Speaker A: Mais qui est parti parce qu'il trouvait ça poche, l'aspect politique et la lourdeur et l'incapacité de réformer. Qu'est-ce qui se passe avec Hockey Québec?
[00:30:05] Speaker B: Je ne peux pas vous répondre à ça. C'est quelque chose dans lequel je ne suis pas assez de près.
[00:30:10] Speaker A: Vous préférez votre job-là plutôt que d'être président d'Hockey Québec?
[00:30:14] Speaker B: Il faudrait que j'en apprenne encore plus, mais je suis passionné par le hockey.
[00:30:18] Speaker A: Encore aujourd'hui? Êtes-vous un fan?
[00:30:20] Speaker B: Oui, je suis un fan.
[00:30:22] Speaker A: Qui est votre meilleur coach? Je vois Richard Martel. Vous avez encore un lien avec?
[00:30:26] Speaker B: Un petit peu. Il m'a texté pour me féliciter la semaine dernière.
[00:30:30] Speaker A: Étais-tu un bon coach?
[00:30:32] Speaker B: Écoutez, il a sorti le... Richard avait sa façon de coacher. Je l'ai eu cinq ans, hein? Oui, absolument. J'ai cinq années à Joukoutimi.
[00:30:39] Speaker A: Comment il était?
[00:30:40] Speaker B: J'ai commencé avec René Mat, puis en novembre, il y a eu un changement d'entraîneur. Richard est arrivé, puis moi j'ai joué cinq ans à Joukoutimi, donc j'ai fait mes cinq années avec Richard. Ben, c'est un coach qui était extrêmement intense, je pense que vous le savez.
[00:30:55] Speaker A: Oh oui, debout sur les bandes.
[00:30:59] Speaker B: C'était une période de hockey aussi qui était très intense. La rivalité Saint-Denis-Rampart était quelque chose. Avec Patrick de l'autre côté. Les deux équipes étaient semblables à chaque année. On avait des bonnes équipes, etc. Puis le hockey était différent également.
[00:31:15] Speaker A: Donc c'est ça, Richard Martel, très intense. Puis David Desharnais, qu'on connaît bien. David qui est revenu dans la région de Québec, il est retraité. Quel joueur. Étais-tu là lors de la cérémonie, quand ils ont retiré son chandail?
[00:31:26] Speaker B: Ah oui, j'étais là, c'était très émouvant.
[00:31:29] Speaker A: T'es-tu proche de lui?
[00:31:30] Speaker B: Très très proche. On est arrivés en même temps à Schcutini. Premier jour du camp d'entraînement, on s'est liés d'amitié. Puis on ne s'est jamais lâchés depuis. Je suis le parrain de son premier fils.
Fait qu'on a une relation très très étroite. Puis la semaine passée d'ailleurs, pour les élections, il est venu. Il est venu souper avec moi la veille.
rencontré quelques chefs, salué quelques chefs, puis le lendemain, il est revenu pour la partie un peu plus protocolaire d'élection. Il a manqué la fin, il a pas pu rester tout le long, mais quand même, juste pour... en support, et j'ai trouvé ça... wow! J'étais vraiment content de le voir avec moi, mais on a une relation très, très étroite, là.
[00:32:14] Speaker A: Avec Isa. Ouais, c'est le fun, wow! Qu'est-ce que tu... t'as-tu des regrets par rapport à ta carrière? Ça finit comment? Je sais que t'as eu une carrière universitaire avec McGill. Est-ce que t'aurais aimé ça pousser ça plus loin? Est-ce que quand tu regardes ta carrière de hockeyeur, est-ce que tu te dis « ouais j'aurais dû m'en aller là, j'ai eu une offre, je l'ai pas acceptée » ou tout simplement t'as tourné la page, t'es super content et là t'es rendu en politique?
T'as-tu allé au maximum de ta démarche?
[00:32:45] Speaker B: Oui. Moi, j'ai tout fait pour atteindre les plus hauts niveaux. Le seul petit regret, je dirais, mais que je ne connaissais pas à l'époque, quand je suis sorti de McGill... Moi, quand je suis parti à McGill, c'était pour les études d'abord et avant tout, puis... T'as fini en quoi à McGill? Bac en sciences, majeur en psychologie. Lorsque je suis sorti de McGill, ça a tellement bien été que les portes du hockey professionnel se sont ouvertes.
J'ai terminé la saison avec les Bears de Hershey dans la ligne américaine. C'était un rêve, c'est sûr. Puis cette année-là est arrivé le lock-out, le dernier lock-out de la ligne nationale. Cette année-là, je suis sorti de mes guildes, grosse grosse année, on a gagné les championnats nationaux.
une première à McGill en plus de 100 ans d'histoire. Donc...
[00:33:31] Speaker A: C'était en quelle année, ça?
[00:33:35] Speaker B: T'as joué 4 ans, là.
[00:33:35] Speaker A: Ouais, j'ai joué Stadaut en 2013. Ah, 2011-2012, parce que 2011-2012, t'as joué avec les Bears un an.
[00:33:41] Speaker B: C'est ça, 2012.
[00:33:41] Speaker A: Avant de partir à Greenville.
[00:33:43] Speaker B: 2012, c'est ça. Donc, 2012, il y a eu la lacarde cet été-là. Donc, moi, j'ai décidé de rester en Amérique parce que mon rêve, c'était de jouer dans la ligne nationale, puis je venais de toucher à la ligne américaine. Je me disais, bien, je vais être capable, parce que...
Parce que du circuit universitaire, je vais dire CIS, à l'ensemble du Canada, il y a toujours 2-3 joueurs habituellement qui réussissent de sortir du circuit et qui réussissent à jouer dans la ligne américaine. C'était ça mon but, mon objectif dans un premier temps.
Donc bref, je suis sorti, mais à la même époque, j'avais plusieurs offres en Europe. Mais moi, l'Europe, j'avais aucune idée c'était quoi. J'avais aucune idée. Puis j'avais des offres dans des bonnes ligues. Une bonne ligue en Suède, même celle de l'Autriche avec Red Bull.
[00:34:30] Speaker A: Puis David t'en parlait sûrement aussi, il t'a rendu la boule.
[00:34:33] Speaker B: David était dans la Ligue Nationale à ce moment-là, donc lui aussi n'était pas trop au fait de l'Europe. Mais durant le lacard, il est parti jouer en Suisse à Fribourg. Bref, moi j'ai fait mon choix de rester en Amérique, puis ça a fait en sorte que j'étais un joueur qui était sur la ligne, à faire l'équipe ou non. Puis finalement, je suis arrivé au camp du Connecticut l'année d'après.
J'ai été le dernier joueur retranché du camp, je suis descendu dans la East Coast. J'ai vraiment le moral à terre. Ça m'a vraiment donné un dur coup. Je voulais pas jouer dans la East Coast. Ça a été dur de m'en remettre de ça. J'avais pas la meilleure attitude non plus lorsque j'ai été coupé. Puis en toute franchise.
Puis cette année-là, à cause du lock-out, il y a des jeunes joueurs qui avaient des contrats de volets qui ont pu revenir dans la ligne américaine pour jouer. Ça a enlevé des places. Après, je n'ai jamais réussi à remonter dans la ligne américaine malgré quand même des bonnes saisons. J'ai un point par match, etc. J'ai décidé de partir en Europe et j'ai eu des superbes expériences.
Puis, j'ai même réussi à jouer quelques matchs avec Fribourg dans la Ligue nationale A de Suisse, après le passage de David.
[00:35:48] Speaker A: À Ajoie, comment tu appelles ça? À Ajoie?
[00:35:50] Speaker B: Oui, j'ai joué à Ajoie. Ça, c'est dans la Ligue nationale B, qui est comme sous la Ligue, la grosse Ligue en Suisse, mais qui est une excellente Ligue également.
[00:35:59] Speaker A: Ensuite, après la East Coast, à Bakersfield, tu as joué au Danemark.
[00:36:03] Speaker B: Exact. Exact. Puis là ben… As-tu trippé? Oui j'ai trippé. Moi j'ai… tu sais le fait de voyager, j'avais jamais voyagé de ma vie avant cette époque-là. J'ai découvert l'Europe, la facilité de transport entre les pays là-bas, c'est incroyable. Donc moi aussitôt que j'avais deux jours de congé, je partais… je prenais un vol une heure ou deux, puis j'étais rendu en Espagne, puis je revenais. Fait que c'était… c'était magique comme train de vie.
[00:36:28] Speaker A: J'ai pas fait… Ça t'a transformé?
[00:36:30] Speaker B: Oui. J'ai pas fait d'argent ou quoi que ce soit, mais sur le moment, c'était assez pour vivre. Puis c'était le fun. C'est tout qu'une expérience. C'est une expérience de vie incroyable.
[00:36:40] Speaker A: Ensuite, tu es allé à Vittipeno et Milton. Ça, c'est où? Milton Keynes Lightning.
[00:36:46] Speaker B: Vittipeno, c'est au nord de l'Italie. Puis par la suite, je suis allé en Angleterre. Puis en Angleterre, je suis retourné sur les bancs d'école au même moment. Donc, je faisais ma maîtrise en parallèle de jouer dans la ligue également. Donc, j'ai complété mon MBA, une maîtrise en administration des affaires.
[00:37:02] Speaker A: Là, tu as un MBA.
[00:37:03] Speaker B: Oui.
[00:37:04] Speaker A: Tu es diplômé de McGill en...
[00:37:07] Speaker B: En science.
[00:37:08] Speaker A: En science.
[00:37:08] Speaker B: Major en psychologie, oui.
[00:37:10] Speaker A: Wow!
[00:37:10] Speaker B: Ouais, je suis vraiment content, mais tout ça, c'est...
[00:37:13] Speaker A: As-tu eu des offres pour monter en politique?
Le téléphone a-tu sonné?
[00:37:17] Speaker B: J'ai eu quelques discussions il y a quelques années, autant au niveau Première Nation que même au niveau fédéral, mais je trouvais que le timing était pas là à ce moment-là. C'est une question de timing beaucoup. Puis... Fait que j'ai laissé les choses aller. Puis moi, je voulais aussi acquérir de l'expérience derrière la scène. J'étais un peu...
pendant quatre ans un peu un certain stratège derrière, conseiller politique. Donc, c'est comme ça que j'ai acquis de l'expérience. Puis là, je me sentais assez mature pour aller de l'avant, puis me lancer en élection. Puis rendu là, c'est un processus démocratique. Donc, ça se peut que tu ne passes pas dans le sens que c'est des votes.
[00:37:55] Speaker A: Mais j'étais prêt à le faire. Mais c'est quoi ton rêve avec la feuille de route que tu as?
Tu es brillant.
Une belle image. Tu es en forme. Tu n'as pas 40 ans.
C'est du bonbon pour une organisation politique. Dans la région de Québec, tu es dans la région de Québec.
[00:38:11] Speaker B: C'est quoi ton rêve? Pour le moment, je vais me concentrer sur mon mandat. C'est un très gros mandat. Puis je veux, comme encore une fois, je vais revenir, c'est peut-être basic, mais créer le plus d'opportunités possibles pour nos Premières Nations.
[00:38:26] Speaker A: Qu'est-ce qui te rendrait le plus fier? Nomme-moi un événement qu'on se laisse qui te rendrait le plus fier.
[00:38:36] Speaker B: C'est une bonne question. Il y a plusieurs choses, mais disons politiquement, c'est d'avoir notre place, une place permanente avec le gouvernement, notamment provincial, ou est-ce que l'on pourrait discuter de gouvernement à gouvernement au niveau de projets législatifs?
[00:38:53] Speaker A: Au sein de l'Assemblée nationale?
[00:38:55] Speaker B: Ce serait pas nécessairement au sein de l'Assemblée nationale, ça pourrait être un processus distinct. Ou est-ce que justement cette relation-là pourrait être...
[00:39:04] Speaker A: Tu sais, toi, un contre un avec le go.
[00:39:07] Speaker B: Ou avec plein de chefs, puis plein de ministres, puis qu'on discute de...
[00:39:10] Speaker A: Régulièrement. Parce que le canal est pas courant, là.
[00:39:14] Speaker B: Ouais, c'est ça, exact. C'est un peu plus challengeant, là, dernièrement, mais je suis confiant qu'on peut apporter des idées et puis travailler là-dessus sur le futur. Puis on verra où tout ça va nous mener. Puis bien sûr, il y a tout l'aspect de nos langues, de nos cultures. Il y a un défi au niveau de nos langues, avec notamment la nouvelle technologie d'aujourd'hui. Les jeunes sont beaucoup sur...
comme toutes les jeunes sur les téléphones, etc., tout ça est en français, en anglais. Donc, il y a un défi à ce niveau-là, c'est de revitaliser nos langues également.
[00:39:43] Speaker A: Mais en même temps, avec la technologie, l'intelligence artificielle et les applications, est-ce qu'il y a une renaissance des langues traditionnelles?
[00:39:51] Speaker B: Ben je pense que oui, pis c'est.
[00:39:52] Speaker A: Qu'Il faut encore... Ça c'est le fun.
[00:39:53] Speaker B: Il faut pousser encore plus. Ça je pense qu'il faut s'en servir positivement.
[00:39:56] Speaker A: Donc dans votre langue, vous parlez-vous votre... Ben non. Non?
[00:40:00] Speaker B: Non, exact.
[00:40:01] Speaker A: Puis... Est-ce qu'il y a de la parenté au sein de la communauté que vous avez?
[00:40:05] Speaker B: Oui, moi tout de même.
[00:40:06] Speaker A: Qui parle?
[00:40:06] Speaker B: Du côté maternel là, ils parlent tous et nous.
[00:40:11] Speaker A: Vous le comprenez, mais vous le parlez pas?
[00:40:12] Speaker B: Ouais, je comprends. Quand je suis parti à l'âge de 15 ans, j'avais une très très bonne oreille. Je comprenais. J'étais quand même capable de suivre les discussions. Mais là, je suis parti depuis 15 ans. Disons qu'il faudrait que je me replonge.
[00:40:29] Speaker A: Ça, c'est une richesse incroyable pour le Québec.
[00:40:32] Speaker B: C'est notre identité.
[00:40:33] Speaker A: C'est une richesse pour le Québec et c'est souvent une tradition orale. Donc les aînés meurent.
Ça se perd.
[00:40:40] Speaker B: Exact. Mais il y a des outils qui sont en train de se créer parce qu'on voit l'urgence d'agir également. Puis vous savez quoi, M. Moret, moi personnellement, le parcours, pourquoi j'ai eu ce parcours-là, c'est d'abord et avant tout parce que j'ai eu un lien direct avec ma culture puis ma langue, puis ça a forgé mon identité.
Puis moi, ce qui me ground, c'est de retourner en territoire, c'est de retourner dans ma culture. La première chose que je faisais quand je partais en Europe ou aux États-Unis ou peu importe où, première, première chose que j'atterrissais, je couchais une nuit à l'hôtel, puis le lendemain, je partais en territoire.
[00:41:17] Speaker A: À Mashtouyach.
[00:41:18] Speaker B: Oui, à Mashtouyach. Puis je partais le long de la rivière Amistassini, c'est là notre territoire ancestral.
[00:41:23] Speaker A: On sent bien, là.
[00:41:24] Speaker B: Ah, c'est incroyable. C'est là que je me sens groundé, mon identité, ma force ou ce que je veux chercher, ma force intérieure, elle est là. Puis ça, c'est grâce à ma famille, à mes parents, à ma communauté. C'est pour ça que je veux continuer. Je trouve ça tellement important parce que moi, ça m'a donné ces opportunités-là. Puis je crois vraiment.
c'est comme un peu vous les Québécois, je veux dire, vous défendez votre langue, vous défendez votre culture, ben on fait la même chose, pourquoi on s'entraîne pas parfois?
[00:41:55] Speaker A: Et on est des alliés, et on est des alliés.
[00:41:56] Speaker B: Il faut être des alliés, oui.
[00:41:57] Speaker A: On est des alliés, absolument, et on est des grands alliés ici avec les gens de Wendake, qui sont nos amis depuis toujours. Merci, félicitations.
[00:42:06] Speaker B: Merci beaucoup.
[00:42:07] Speaker A: C'est rafraîchissant.
[00:42:08] Speaker B: Merci de l'invitation.
[00:42:09] Speaker A: Bye bye.