Spécial Jour du Souvenir

November 08, 2024 01:08:01
Spécial Jour du Souvenir
Maurais Le Podcast
Spécial Jour du Souvenir

Nov 08 2024 | 01:08:01

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Show Notes

Pour le Jour du Souvenir, Maurais reçoit Charles André Nadeau, ex-militaire et auteur d’un magnifique livre sur les deux conférences de Québec (1943 et 1944), mettant en scène Roosevelt et Churchill. Gradué de la US Naval War College, M. Nadeau nous fait pénétrer dans les coulisses de ces rencontres historiques qui ont mené à la victoire finale contre les Nazis, à l’intérieur même du Château Frontenac.  Son récit inédit vous amène au cœur même de la planification du débarquement en Normandie, ici même, à Québec. En aparté, il aborde également le passage à Québec d’Ian Fleming, créateur de 007. Son […]
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Episode Transcript

[00:00:01] Speaker A: Moray, le podcast. [00:00:38] Speaker B: Musique douce Bienvenue dans le podcast Moray, le podcast. Édition spéciale cette semaine. Édition Jour du souvenir. Entre 2001 et 2014, plus de 40 000 militaires canadiens, ainsi que des centaines de civils, puis il y a eu des représentants du gouvernement également. Mais si on regarde les militaires, il y en a 40 000, plus de 40 000 qui ont servi. en Afghanistan, puis je pense à eux, en particulier cette année. Ils ont rejoint une coalition d'une dizaine de pays mandatés par les États-Unis pour lutter contre le terrorisme, contre les talibans. Il y a eu le renversement des talibans, mais les Canadiens sont allés là justement pour établir une structure de société civile, les écoles, le palais de justice. Vous voyez là, bâtir finalement une société une société moderne. Et dans cette mission-là, il y a beaucoup de soldats qui en sont morts et il y en a beaucoup qui sont revenus éclopés, qui sont toujours d'ailleurs en thérapie. Je pense à eux autres et je tiens à les saluer cette semaine. Et il est faux de penser qu'on est allés là pour rien. Je le sais, qu'on est porté, en regardant l'actualité, à juger vite en disant Les salauds de talibans sont revenus et ils imposent une loi encore plus brutale envers les femmes. Ça n'a rien donné. Mais moi, je ne pense pas de cette manière-là. Puis vous allez comprendre avec mon salut de cette semaine. [00:02:24] Speaker A: Salut! [00:02:30] Speaker B: Présenté, c'est une afghane qui lance un cri du coeur contre les mesures radicales imposées par les talibans aux femmes. La dernière mesure, c'est qu'on les empêche de parler. Imaginez, on leur a empêché au début d'aller dans les parcs, d'aller dans les écoles, ils doivent être complètement, complètement voilés et maintenant on les empêche de parler. C'est épouvantable. Mais il y a de ces Afghans qui sont nés en Afghanistan avec la présence des Canadiens. Mais il y a des Afghans qui ont vécu cette liberté-là, qui ont goûté à cette liberté-là, qui savent ce que c'est que la liberté et qui sont très bien placés pour nous en parler parce qu'elles se sont fait enlever ces libertés-là. Avant, vous aviez peu de témoignages de ce type-là. Mais voici la graine qui a été plantée par les militaires canadiens. La liberté, on peut l'enlever. Mais à l'intérieur de nous, ce qu'il reste, il y a une petite flamme, il y a une petite plante, il y a quelque chose qui reste vivant. Puis je veux saluer toutes ces femmes-là, afghanes, qu'elles représentent, cette femme-là que vous allez entendre, je vais les saluer parce qu'elles sont d'un courage qu'on ne peut pas mesurer. Mais c'est un peu beaucoup. Grâce à nos militaires, plus de 40 000 Canadiens sont allés là. Je le répète, de 2001 à 2014. [00:04:10] Speaker C: Je commence par le nom d'Allah. Les talibans ne nous laissent pas aller à l'école. [00:04:17] Speaker A: Pourquoi ? [00:04:18] Speaker C: Chaque fille afghane a une opportunité, un objectif de faire quelque chose pour le développement de notre pays. Allah nous a donné cette opportunité, car les hommes et les femmes ont des droits égaux. Alors qui sont ces talibans pour prendre cette opportunité et l'écrire de nous ? Les filles d'aujourd'hui sont les mères de demain. Si elles n'ont pas d'éducation, comment peuvent-elles apprendre les manières à leurs enfants ? Je viens d'une nouvelle génération. Je n'ai pas été née pour manger, dormir et rester à la maison. Je veux aller à l'école. Je veux faire quelque chose pour le développement de mon pays. Pouvez-vous imaginer comment un pays peut se développer sans une éducation ? Si je n'ai pas d'éducation, si aucune fille en Afghanistan n'a pas d'éducation, comment la prochaine génération sera-t-elle bien comportée ? Juste rappeler que c'est le plus important. [00:05:19] Speaker B: Déploiement de nos troupes depuis la Seconde Guerre mondiale. C'est un conflit qui a duré plus de 12 ans, le plus long dans l'histoire du Canada, plus de 40 000, et on tient Dans Morelle-Ève et dans Morelle Podcast, allez saluer ces soldats-là. C'est pas vrai que ça a rien donné, vous venez de l'entendre. Ils ont semé une petite plante dans le cœur des Afghanes, entre autres, quand ils parlent des écoles, mais c'est justement ça. Il y a notre ami Tony Peña qui est avec nous, justement, dans le podcast, pour nous livrer un Top 3 spécial! Sujets dont on ne parle pas assez! En cette journée un peu spéciale, je veux qu'on honore les anciens combattants, les militaires. Donc, j'ai demandé à Tony Peña de nous faire un petit top 3 spécial. Ben, numéro 3, mon Tony. [00:06:16] Speaker D: Yes, merci, merci beaucoup. Numéro 3, j'étais allé faire quelques recherches, là, puis... Monsieur André Minarski. C'est un ancien Canadien, bien sûr, sergent et mitrailleur aérien, qui était posthumément décoré avec la croix de Victoria lors de la Deuxième Guerre mondiale en 1944. Lui était complètement brûlé, grèvement, jusqu'à sa mort, parce que quand son avion est pris fou, il essayait de sauver son compatriote, son collègue qui était juste derrière. Ils sont atterris, mais malheureusement, il était décédé en essayant de sauver son camarade qui était en arrière. [00:06:57] Speaker B: Est-ce qu'il était originaire de Québec? [00:06:59] Speaker D: De Canada. Pas de Québec, mais canadien comme tel. Dans la Deuxième Guerre mondiale. Oui, la Deuxième Guerre mondiale en 1944 exactement. [00:07:11] Speaker B: Numéro 2. [00:07:12] Speaker D: Georges Vanier. Georges Vanier, c'était Québécois. avant de devenir le premier gouverneur général francophone. Il a servi à la première guerre mondiale aussi. Il était gravement blessé à la bataille de la crête de Vimy en 1917. Plus de 10 000 soldats canadiens sont décédés dans cette grosse bataille-là. [00:07:34] Speaker B: Donc c'est un modèle qu'on peut enseigner aux jeunes pour justement ce mois. du jour du souvenir parce que les gens se disent ouais mais là on n'est pas le jour du souvenir ouais mais à l'intérieur de ce mois là je pense qu'on peut faire de l'éducation c'est ce que tu veux souligner aujourd'hui dans le podcast c'est des noms de militaires qu'on peut propager enseigner parce que pour plusieurs jeunes les militaires ça demeure flou les guerres ça demeure flou mais quand on s'attache à des modèles à des anciens combattants à des personnes qui sont mortes au combat c'est toujours plus Intéressant, ça vient nous rejoindre davantage. [00:08:11] Speaker D: Exactement, exactement. Surtout, Québec a une belle histoire côté militaire. C'est quand même dommage que la reconnaissance, au Québec surtout, je crois, c'est mon opinion personnelle, comme j'ai toujours dit, n'est pas assez forte envers nos militaires, malheureusement. Malheureusement. [00:08:31] Speaker B: Numéro 1. [00:08:32] Speaker D: Numéro 1, bien, notre héros national, monsieur Léo Major, qui a participé. [00:08:38] Speaker A: Oh oui. [00:08:38] Speaker D: Oh oui. Ça, c'est tout un personnage, honnêtement. Il a participé dans la Cinquième Guerre mondiale, héros de la guerre de Corée. Lui, l'os, honnêtement, son plus grand exploit, à part tout ce qu'il a fait, c'était la réalisation au Pays-Bas, que lui seul a livré un billet entier contre les forces allemandes. [00:08:58] Speaker B: Un super héros. [00:08:59] Speaker D: Super héros. Il a fait semblant de vouloir encercler tout le régiment allemand. Puis finalement, il était juste tout seul. Puis je pense qu'aujourd'hui aussi, là-bas au Pays-Bas, dans cette période... [00:09:13] Speaker B: Il est reconnu comme étant un grand héros canadien. [00:09:15] Speaker D: Un grand héros, exactement. Surtout dans la petite ville qu'il a sauvée. Puis comme j'ai dit tantôt, je trouve ça qu'au Québec, au Canada peut-être aussi, au Canada anglais, Mais surtout, je ne vois pas la reconnaissance comme par exemple aux États-Unis ou en Europe dans certains pays. On doit reconnaître plus la valeur de nos militaires. C'est ces mondes-là qui se sont battus pour nous, pour notre liberté, pour avoir un bel système de vie. [00:09:43] Speaker B: Et la liberté est fragile. [00:09:44] Speaker D: Et la liberté est très fragile. On l'a vu pendant la pandémie. Comme plusieurs journalistes de notre stream, ils disent liberté, filions. [00:09:55] Speaker B: Ils rient de ça. Les gens rient de ça. [00:09:57] Speaker D: Parce qu'ils n'ont jamais vécu ce qu'est avoir pas de liberté. C'est pour ça que moi je voulais souligner en cette journée, en cette période, honnêtement, qu'on devrait avoir plus de reconnaissance envers les militaires. Surtout pour ce qu'ils ont donné. Ils ont donné leur vie pour nous, pour notre liberté, pour notre mode de vie. [00:10:18] Speaker B: Merci beaucoup Tony. Ça fait plaisir. Je veux te présenter pour la poursuite de ce podcast Charles-André Nadeau. Auteur extraordinaire, mais il ne devait pas être auteur à la base quand même. 33 ans dans la marine canadienne. et il vient de pondre, oui oui, c'est un nouveau diplômé à l'université, il a fait sa maîtrise à l'université Laval, en histoire, il vient de pondre un ouvrage absolument exceptionnel, suggestion de cadeau de Noël pour les gens qui s'intéressent aux militaires, mais à l'histoire, à l'histoire de la guerre, c'est un livre qui s'appelle Churchill et Roosevelt à Québec, c'est sur l'histoire des deux conférences de Québec, dont la première qui a été ni plus ni moins Le fer de lance, le socle de la planification du débarquement de Normandie. C'est absolument exceptionnel. Merci beaucoup Tony. [00:11:11] Speaker D: Ça me fait plaisir. Bonne journée. [00:11:13] Speaker B: Bonne journée. Ça me fait plaisir de recevoir Charles-André Nadeau, puis je vais me permettre de lire. Je vais lire l'ando de son livre, originaire de Rivière-du-Loup. Il a servi 33 ans dans la marine canadienne. Il a commandé le destroyer Algonquin, occupé le poste d'attaché naval à Paris et dirigé l'école navale de Québec. Il a étudié la stratégie au U.S. Naval War College de Newport au Rhode Island. À sa retraite, il s'est inscrit à l'Université Laval, où il a obtenu son baccalauréat et une maîtrise en histoire. Et je vous présente maintenant l'auteur, Charles-André Nadon, qui est auteur d'un livre absolument extraordinaire. Bonjour, comment ça va? [00:12:04] Speaker A: Ça va très bien. [00:12:05] Speaker B: Churchill et Roosevelt à Québec, grandes et petites histoires des conférences de 43 et 44, c'est Non seulement le meilleur livre écrit là-dessus, mais je pense que c'est le premier. Ai-je raison? [00:12:22] Speaker A: Oui, d'une certaine façon oui, parce qu'il y a quand même eu dans certains autres livres une partie du livre qui était dédiée à une partie de la conférence, mais un livre totalement dédié aux deux conférences elles-mêmes. Surtout les deux aspects de l'importance des grandes décisions prises et la petite activité intéressante qui se passe autour. Ça c'est... Parce qu'il y a beaucoup. [00:12:51] Speaker B: De détails là-dedans qu'on va se permettre de plonger. Pourquoi avoir choisi Québec pour ces deux conférences-là? Commençons par la première, en 43. Qui était là? De quoi a-t-on parlé? [00:13:05] Speaker A: Et pourquoi Québec? Pourquoi Québec? C'est Roosevelt qui a finalement pris la décision. Il y a eu plusieurs moments de discussion, mais Roosevelt avait été ici en 1936. Il avait résidé à la Citadelle. Il savait que s'il pouvait rester là durant les conférences, la presse ne viendrait pas le rencontrer, il y aurait la paix des journalistes, et ils savaient que le château Frontac pouvait abriter les délégations. Et en fait, dans cette conférence de 43, c'était la première fois où la délégation américaine et la délégation anglaise demeuraient au même endroit. Ça facilite beaucoup, naturellement, les conversations. Alors, Roosevelt a imposé Québec, mais Churchill a approuvé immédiatement. Qui était là? Les conférences portent le nom de Churchill et Roosevelt, mais les conférences sont surtout orientées vers le développement de la grande stratégie. Comment on gère la guerre? Quelles sont les grandes décisions? Quand on parle de grandes décisions, on parle de choses comme par exemple, décider de vaincre l'Allemagne en premier. Ça, ça avait été pris dans une conférence précédente. ou c'est de dire que la guerre va se terminer seulement sur une rédition sans condition. Ça aussi c'est une importante décision parce que ça laisse pas beaucoup de place à l'ennemi pour négocier. Alors c'est le genre de décisions qui sont prises. Elles sont prises en partie par les politiciens mais surtout par les chefs militaires. Les chefs militaires qui sont tous ici à Québec. Qui sont venus ici à Québec. [00:15:11] Speaker B: Évidemment, on ne parle pas des chefs qui sont en théâtre guerrier. On parle de ceux qui peuvent se déplacer, qui travaillent à partir de Londres et Washington. [00:15:19] Speaker A: On parle de ceux qui ont eu toute l'expérience de vivre peut-être même une guerre. La plupart ont participé comme jeunes officiers, par exemple, à la Première Guerre mondiale. Certains, comme l'amiral King, étaient participés à la guerre contre la Spagne pour la libération de Cuba, etc. Alors, eux, là, ont fait toute leur vécu, ont eu toute leur formation. Ils sont des spécialistes. en stratégie. [00:15:50] Speaker B: Parlez-moi des préparatifs. Là, on va entrer dans les détails, puis je veux qu'on donne le goût aux gens d'acheter votre livre aux éditions Septentrion. Extraordinaire. Beaucoup de photos, beaucoup de documents, beaucoup d'éléments croustillants. Mais d'abord, on va y aller par étape en parlant de 43 et des préparatifs. Parce qu'il y a l'Hôtel de Ville également qui est mise à contribution. Il n'y a pas juste le Château Frontenac, je crois. L'Hôtel de Ville plus pour la deuxième? [00:16:17] Speaker A: Non, pas vraiment. [00:16:18] Speaker B: En fait... Le centre de presse était... [00:16:21] Speaker A: C'est l'Hôtel Clarendon. [00:16:23] Speaker B: Clarendon, pardon. OK, parfait. Parlons de 43, Quadrant, c'est le nom de la conférence. Parlons des préparatifs maintenant. Amenez-nous dans le Québec de ce moment-là, le vieux Québec. [00:16:44] Speaker A: Il y a eu des discussions pour choisir premièrement, un lieu où se rencontrer et je vous ai donné le résultat. Mais ça a été difficile de trouver une période. Mais après plusieurs échanges de télégrammes, on s'est finalement déterminé pour le milieu du mois d'août parce qu'on savait que ça allait coïncider avec la fin de la campagne de Sicile. Et là, il fallait décider qu'est-ce qu'on fait après la campagne de Sicile. Alors, lorsque la décision a été prise, Churchill a appelé Mackenzie King et lui a dit qu'on aimerait faire ça à Québec. Mackenzie King a répondu avec enthousiasme. Mais là, on parle de... on parle pas de mois à l'avance là, on parle de jours à l'avance. Ça c'est vers la fin juillet. [00:17:44] Speaker B: Pour pas que le secret s'écoule, c'est top secret. [00:17:47] Speaker A: Oui pis... Dans ce temps-là, on peut faire les choses rapides. Durant le temps de la guerre, vous avez des raisons d'état qui sont fortes. Quand on dit, on réquisitionne le château Fontenac, le Canadien pacifique a dit, oui monsieur, ça va, on vous donne des clés. Il n'y a pas de discussion. Alors ça a été assez facile de faire les préparations. Alors on était inquiets au niveau sécurité. On a mis des canons autour du château, des avions de chasse à l'aéroport. Ça c'était un peu superflu franchement. Je pense pas que les Allemands auraient. [00:18:27] Speaker B: Pu... Plus de sécurité que moins de sécurité. Mais on patrouillait le fleuve quand même. Entre Lévis et Québec aussi. [00:18:36] Speaker A: Le vrai problème c'était la question d'espionnage et à un moindre degré le risque de sabotage par des individus qui auraient pu s'infiltrer avec des explosifs, etc. Et il y avait, pour la sécurité, le gendarmerie royal a eu ses effectifs augmentés à Québec. Il y a la police militaire, il y a les services secrets américains, il y a Scotland Yard. Et on patrouille. Premièrement, on met des barbelés autour du château. Presque partout autour du château. Avec les deux canons, il y en a un à côté de la statue de Champlain, puis il y en a un autre dans le jardin des gouverneurs. Des canons non fonctionnels ou fonctionnels? Oui, c'est des canons anti-air. [00:19:35] Speaker B: Des canons fonctionnels qui sont sur place au cas où il y aurait une attaque aérienne? [00:19:40] Speaker A: Oui, avec des gros phares pour allumer, éclairer la nuit, etc. Ça n'a pas servi du tout, mais tant mieux. Et il faut aussi, là, il faut éclairer le Château-Frontac. [00:19:56] Speaker B: Il y avait un récalcitrant je pense. [00:20:00] Speaker A: Pardon? [00:20:00] Speaker B: Est-ce qu'il y avait un récalcitrant? [00:20:04] Speaker A: En fait, comme vous savez, Maurice Duplessis qui demeure, sa résidence était à Trois-Rivières. Mais quand le parlement siégeait, il fallait qu'il soit à Québec. Alors il y avait une suite, j'étais au 11e étage. Et on lui a dit, c'est de valeur monsieur, mais il faut partir. On lui a pas dit pourquoi, on lui a juste dit qu'il fallait partir. On raconte toutes sortes de choses. Il a probablement été un peu froissé. Ça serait naturel. Mais quand même, il s'est payé de bonnes grâces. Il a juste demandé à la gendarmerie royale de signer des reçus. Parce que M. Duplessis aimait beaucoup l'opéra. Il y avait beaucoup de disques d'opéra. Il y avait beaucoup de livres aussi. Il a laissé ça dans la chambre, mais il a demandé un reçu pour ça. En 44, là, il est rendu premier ministre. Il a permis de rester au château. [00:21:09] Speaker B: Oh, pour la deuxième, mais pas pour la première. [00:21:11] Speaker A: Pas pour la première. [00:21:12] Speaker B: OK. Donc, dans la première... J'ai lu beaucoup de trucs sur cette conférence-là, dans le soleil de l'époque, etc. Roosevelt et Churchill sont arrivés à Québec de différentes manières. Churchill est arrivé par train, si je ne m'abuse, en provenance d'Halifax. Est-ce pour la première ou la deuxième? [00:21:33] Speaker A: Dans les deux cas. Dans le premier cas, il est parti de près de Glasgow, en Écosse. Il s'est rendu à Halifax. Et de là, il a pris le train pour venir jusqu'à Charnie, débarquer à Charnie, et puis là, par automobile, ils se sont rendus à la Citadelle. Dans le cas de Roosevelt, il a fait ce qu'il va faire en 1944, dans les deux cas là. Il part de Washington par train et il se rend direct à la gare du... la gare du Fou... il y avait une gare de train. [00:22:09] Speaker B: À L'Anse-aux-Foulons, si je ne me trompe pas. À L'Anse-aux-Foulons. [00:22:11] Speaker A: Exact. [00:22:11] Speaker B: C'est ça, oui, oui. [00:22:13] Speaker D: OK. [00:22:13] Speaker B: Donc, on réquisitionne le château. Le château est sécurisé. Qu'est-ce qui se passe? [00:22:20] Speaker A: Qu'est-ce qui se passe? Les choses les plus importantes, ce sont les réunions des chefs militaires. Elles, elles prennent place dans le salon rose du château Frontenac. Et en 1943, on est à un moment critique de la guerre. On commence à gagner. Dans l'abattoir de l'Atlantique, par exemple, on coule moins de naviers, puis on coule plus de sous-marins ennemis. Mais ce n'est pas la conférence de la victoire comme certains journalistes avaient osé proclamer. Et là, il faut décider qu'est-ce qu'on va faire après la campagne de Sicile. Jusque-là, ce sont vraiment les Britanniques qui ont dicté la stratégie. Parce que les Américains n'étaient pas prêts. Eux sont arrivés dans la guerre parce qu'on les a forcés à venir dans la guerre, justement. Alors, là, il s'agit de décider où on va. Churchill, qui avait donné son accord pour un débarquement en France en 44, là, quand il voit ce qui se passe avec la Sicile, il veut continuer en Italie. Les américains, eux, veulent absolument, pour employer une expression du parti québécois, là, on a des conditions gagnantes pour aller en France. Et de deux côtés, hein. En Provence, au sud et quelque part au nord. Et à Québec, À partir du 14 août, on débat, je ne dis pas on discute, on débat sur où on va aller. Les Américains pour la France, les Britanniques pour l'Italie. Pendant deux jours, on n'arrive pas à une entente, on n'arrive pas à une solution. À l'époque, dans le Salon Rose, il n'y avait pas juste les quatre chefs militaires britanniques et les six, pardon, les quatre chefs militaires américains et les six britanniques. Il y avait des sténos qui enregistraient tout, des officiers intermédiaires qui, eux, présentaient chaque point qui était à l'heure du jour, et des observateurs. Le 16, la troisième journée, on a mis tout le monde dehors. et on a discuté à huis clos, 6 et 4, 6 contre 4, pour prendre une décision. Déjà dans les deux premiers jours, le ton commençait à être un petit peu acrimonieux des fois, pas toujours poli. Qu'est-ce qui s'est dit durant les deux jours à huis clos, on ne sait pas. Sur quel ton, on ne sait pas. Mais on s'imagine qu'à un certain moment, ça a dû être assez... des bonnes mises en échec, là. On dirait une partie de hockey, là. C'est dur, c'est un peu dur. Et il fallait emmener une décision. Parce que le 19 août, on rencontrait Churchill et Roosevelt, il fallait lui présenter un plan. Et finalement, le 17 août, dans le salon rose du château Frontenac, on a pris trois décisions importantes. La première, c'est que la priorité en 1944 irait à l'invasion de la France. [00:25:58] Speaker B: Ce qu'on appelle le débarquement de Normandie. [00:26:00] Speaker A: Et il ne faut pas oublier celui de Provence aussi. [00:26:03] Speaker B: C'est pour ça que le terme invasion de la France est utilisé. [00:26:07] Speaker A: Oui, c'est ça. Et c'est premièrement pour libérer la France. Et deuxièmement, c'est le meilleur moyen d'entrer en Allemagne. Même si il y a le Rhin, c'est quand même plus facile à traverser qu'en montagne de l'Italie pour essayer de traverser les Alpes. Ça, c'est mortel. La deuxième décision qui a été prise, c'est... ou en France, au nord. Parce qu'on pensait beaucoup à la région du Pas-de-Calais, qui est la plus étroite. Mais c'est aussi, les Allemands pensaient de la même façon. Et c'était là où ils étaient le plus préparés à recevoir les ennemis. Alors, ce que les Alliés ont fait, c'est qu'ils ont en face du Pas-de-Calais, ils ont fait un camp avec toutes sortes de simulacres. Il y avait des canons en bois, puis des choses du genre. [00:27:03] Speaker B: – Pour laisser croire aux Allemands qu'il y avait de l'activité, qu'on se préparait à traverser à cet endroit. [00:27:08] Speaker A: – Exactement. Et ils ont planté le général Patton là. Parce que les Allemands s'entendaient que le gars qui va prendre charge du débarquement de Mandy, ça va être du George Patton. – Wow! – OK? Mais les alliés ont plutôt décidé finalement, le 17 août, que la Normandie, ça serait mieux. C'est un trajet beaucoup plus long, mais de l'autre côté, en France, c'est moins bien défendu. Alors, c'était la deuxième décision, la Normandie. Et la troisième décision, peut-être même la plus importante, parce qu'à ce moment-là, un débarquement en France, c'est juste des documents. C'est du papier. C'est un plan. Là, on décide qu'à partir d'aujourd'hui, On va désigner, les pays comme le Canada va désigner quels sont les navires de guerre qui vont participer à l'opération, quels sont les régiments de l'armée qui vont participer, etc. Et ces unités-là devront s'assurer qu'ils ont tout le personnel. tout leur matériel, que leur équipement fonctionne très bien, que tout le monde est bien entraîné et que se seront bien approvisionnés. Ils vont se rendre à ce moment-là en Angleterre et étudier le plan, apprendre leur rôle, s'entraîner pour leur rôle et être prêts pour le débarquement de Normandie. Alors, ce qu'on pourrait appeler le branle-bas de combat, tout d'un coup, c'est une décision qui a été prise dans le salon rose du photo Frontenac. [00:28:44] Speaker B: Une salle qui existe toujours. Est-ce qu'on l'appelle comme ça? Pour les gens qui veulent visiter cet endroit-là? Mais c'est historique! C'est ici, à Québec, que s'est décidé le débarquement. Pis moi je me suis toujours dit, pis je suis content qu'on puisse se parler aujourd'hui parce que... Je trouve qu'on n'honore pas assez ce moment charnière-là de l'histoire que ça s'est passé dans notre ville. Trouvez-vous pas qu'il manque un petit peu de quelque chose? Qu'est-ce qu'on pourrait faire? Ça c'est une autre chose. [00:29:14] Speaker A: Premièrement, la ville ne peut pas imposer au château quoi faire. J'ai suggéré à M. Véry, le directeur actuel du château. Premièrement, dans le salon rose, il faudrait mettre quelque chose. une plaque et peut-être même une belle peinture. Quelque chose qui rappelle aux gens que le salon Rose, c'est là où la décision a été prise. Puis on sait à quel endroit était la table. où les américains et les britanniques étaient assis. [00:29:54] Speaker B: Vous avez beaucoup de détails dans le livre. Moi je vois ça à la page 55. Vous avez l'attribution des chambres au château Lord Mountbatten à la chambre 1102. Vous avez les généraux où il était, Général Arnold, entre autres, 12, 19, etc. Comment vous avez fait pour trouver ça? [00:30:12] Speaker A: Très bon! [00:30:15] Speaker B: C'est dans les documents, je présume, de réservation? [00:30:18] Speaker A: Il ne faut pas oublier que tout ce qui concernait certaines des préparatifs pour l'utilisation du château Frontenac, l'armée canadienne était impliquée. Alors, bon, il y avait tout un système de téléphone. On avait naturellement fait une liste de tous les numéros de téléphone avec les numéros de chambre. Et c'est ça que j'ai trouvé dans... [00:30:45] Speaker B: Le bordereau. Le bordereau de réservation. Parlez-moi de Jan Fleming. Il y a un moment croustillant dans le livre, page 47-48, où vous nous parlez. Est-ce qu'on peut dire que c'est un peu ici le lieu de naissance de James Bond? [00:31:01] Speaker A: Non, non, non, on ne peut pas dire ça. On ne peut pas dire ça, mais on a quelque chose, si vous voulez, quelque chose d'un peu plus fier. [00:31:10] Speaker B: Mais c'est à l'origine des romans 007 quand même, avec le roman Motel 007. Mais racontez-nous. [00:31:18] Speaker A: Oui, il faut que je vous corrige un petit peu là-dessus. [00:31:22] Speaker B: On s'emballe, on s'emballe un peu. [00:31:26] Speaker A: Fleming, durant la guerre, était impliqué dans des genres d'opérations où ses commandos allaient derrière les lignes. Et il cherchait trois choses en particulier. Probablement des documents secrets. pour apprendre des choses. Deuxièmement, de l'équipement nouveau pour savoir comment ça fonctionne. Et parfois, pour, disons, se débarrasser, pas nécessairement en tuant, mais peut-être en kidnappant un personnage qui avait un rôle important. C'était le genre de mission qu'ils faisaient. Eux faisaient ça derrière les lignes, en secret, le plus possible. Le rôle de Fleming c'était de choisir ces endroits-là et de faire toute la planification et l'administration de la chose. Et il était maître dans ce genre de choses. Et c'est ça qui lui a permis, en fait, d'écrire ces livres. [00:32:27] Speaker B: Parce que vous écrivez ici à la page 48. Durant la guerre, Fleming mentionne à ses collègues son désir d'éventuellement écrire un roman d'espionnage. [00:32:36] Speaker A: Ben oui. [00:32:37] Speaker B: Il s'adonne finalement à cette tâche en 1952 et en publie subséquemment une douzaine à un rythme d'un par année. [00:32:44] Speaker A: Oui. [00:32:45] Speaker B: Donc là c'est devenu finalement par la suite James Bond, le premier film docturno. [00:32:49] Speaker A: Oui. [00:32:49] Speaker B: Et là vous parlez de sommes 965, plus de 27 millions de copies. [00:32:55] Speaker A: Oui. [00:32:55] Speaker B: Mais Fleming est arrivé au château Frontenac Et c'est un bon buveur, un homme de ses dames, fumant à deux mains jusqu'à 70 cigarettes par jour. Et c'était pas un peu lui James Bond? Tu sais je lis ça pis je me dis Womanizer, il aime le scotch, il aime les femmes. C'était pas un peu lui? Est-ce qu'il s'est pas un peu transposé dans son personnage? [00:33:22] Speaker A: Vous avez raison, en partie. La planification, c'est pas le même que l'action. L'action, ça, il apprenait des rapports, des discussions qu'il y avait avec ses commandos. Mais le reste, c'est... James Bond qui aime une boisson particulière, c'est pas la même que Flemming, mais c'est le même genre d'idées, vous savez. Être un womanizer, comme vous dites, un homme au verre... [00:33:54] Speaker B: Il aimait le Jolie Dame, c'est ce que vous écrivez. [00:33:55] Speaker A: Oui, c'est ça. Faut pas oublier aussi que... Il y a une dame ici, Mme Bright-Ashley. [00:34:05] Speaker B: Oui, Joan Bright-Ashley. Elle dîne souvent avec le restaurant. [00:34:09] Speaker A: Lui, il l'a connue avant. Et il y a probablement... On a probablement dîné ensemble au moins une fois. Mais ça, c'est juste des suppositions. Mais cette femme-là, c'est une femme de caractère, une femme d'organisation. C'est elle qui était en charge de toute la logistique de la délégation anglaise. Et avec ce genre de qualité-là, c'est là qu'on retrouve en partie le personnage de Miss Monty Pony qu'on voit dans les films de James Bond. Alors elle a servi, elle n'est pas la seule qui a servi de modèle. [00:34:45] Speaker B: Elle a servi d'inspiration. [00:34:46] Speaker A: Probablement a joué un grand rôle de modèle. [00:34:50] Speaker B: Parlez-nous de Motel 007. [00:34:53] Speaker A: Ça c'est un... Lorsqu'il est... Lorsqu'il était à Québec, certainement qu'il a. [00:35:04] Speaker B: Dû connaître... Lors de la première conférence, c'est ça? Lors de la première conférence. [00:35:10] Speaker A: Lors de la... à 43. Exactement. Et en 62, enfin plus tard, dans sa carrière, il a écrit un roman qui s'appelle The Spy Who Loves Me. 62. OK? The Spy Who Loves Me. Et cette histoire-là commence avec une héroïne, il y a toujours une fille, Elle s'appelle Viviane Jean. Elle est venue au monde à 5 familles de l'île d'Orléans et elle a étudié aux Ursulines. Ok? Ça c'est le roman. Le roman, c'est le plus court des romans de James Bond, sans n'ayant où James Bond apparaît juste dans la deuxième moitié du livre. Et c'est un roman qui est plutôt érotique que d'espionnage. Les amateurs de James Bond ont détesté le livre, ils l'ont pas aimé du tout. Lorsque Fleming a vendu les droits d'auteur de ses romans, il a dit pour celui-là, je vous vends le titre, mais vous ignorez complètement l'histoire qu'il y a là et vous en faites une autre. et c'est un scénariste du nom de Christopher Wood, si je ne me trompe pas, qui a fait toute l'histoire qui est dans le film, avec Pierce Brosnan, dans le film The Spy Who Loves Me. Et l'héroïne ne vient pas de sa famille, cette fois-ci elle vient de Moscou. [00:36:40] Speaker B: Donc elle a été transformée. Malheureusement, c'est une fille de Québec. [00:36:43] Speaker A: Mais le roman, demeure en français. Le roman qui s'appelle... Oui. Et vous pouvez le trouver dans le réseau de bibliothèques de Québec. En anglais. La version française, ça a été fait en France. Et ils ont sorti ce titre absolument horrible Au lieu de traduire The Spine of Willowsby par l'espion qui m'aimait, ils ont appelé ça mon hôtel 007. [00:37:17] Speaker B: Ça fait un peu... Libérique. Parlez-moi du lac à l'épaule. Ça c'est une expression qu'on utilise aujourd'hui. Tel parti politique, ils vont aller laver leur linge sans la famille. Ils vont faire un lac à l'épaule. Ça, ça vient de ce voyage-là aussi. À page 82, là, vous parlez du lac à l'épaule. [00:37:39] Speaker A: Ça l'a peut-être donné une idée à M. Lessage parce que l'expression faire un lac à l'épaule, c'est lorsque le parti libéral s'est réuni au lac à l'épaule, justement. [00:37:53] Speaker B: Il existe ce lac-là, juste pour dire au monde. [00:37:56] Speaker A: C'est un vrai lac. Il y a des facilités. Si vous avez une compagnie où les choses vont mal, vous avez besoin de vous réorienter, Vous ramassez tout votre monde-là, vous allez là, vous avez la paix, vous n'êtes pas dérangé, et vous faites ce qu'on appelle un remue-ménage, là, ou un remue-méninge, hein, on appelle ça, il y a un... il y a un peu ça, quoi, en anglais, là, un brain... — Un brainstorm, là. — C'est ça. Est-ce que c'est ça que le Parti libéral avait fait, là, au début des années 60? Mais lorsque Churchill et Roosevelt sont allés là, les facilités n'étaient pas aussi bien développées. Elles étaient quand même très bonnes. [00:38:33] Speaker B: Ils sont allés là en quelles circonstances? [00:38:35] Speaker A: Ils sont allés là pour relaxer un peu. [00:38:38] Speaker B: Lors de la première conférence? En 43. En 43, ils sont allés là en secret, les deux? Pour aller pêcher, c'était quoi le contexte? [00:38:48] Speaker A: C'est en secret pis c'est curieux. À chaque fois que Roosevelt ou Churchill sortaient pis ils allaient en voiture quelque part, il y avait toujours beaucoup de monde qui était là pour voir. Par exemple, lorsqu'ils se sont... Churchill et Mackenzie King se sont rendus voir le lieutenant-gouverneur au Bois-de-Coulanges, tout d'un coup, on se rencontre sur la Grande Allée et c'est plein de monde de chaque côté qui... On dirait que c'était... Le 23 août 43. Ouais c'est ça. [00:39:28] Speaker B: Churchill et King. King qui a un rôle subalterne. Enfin on dit que à la lecture des journaux j'en ai fait qui étaient à peine considérés. King était là en tant que... Premier ministre Haute, mais je veux dire, il faisait pas partie intégrante des grandes, grandes discussions. Ai-je tort ou ai-je raison? [00:39:47] Speaker A: Vous avez parfaitement raison. Contrairement à ce que le journal Le Soleil, qui était un journal libéral à l'époque, disait, et que lorsqu'on a inauguré le monument, ce qui avait rendu M. Chrétien mécontent, parce qu'il y avait un bus de Churchill, il y avait un bus de... enfin une tête de Roosevelt, mais il n'y avait pas de Mackenzie King. Ce n'était pas une conférence tripartite comme on remarquait. Mais à certaines occasions, Churchill et Roosevelt invitaient McKenzie King dans leurs discussions. [00:40:28] Speaker B: Par courtoisie. [00:40:30] Speaker A: Par courtoisie. Et c'était pas des décisions qui étaient reliées à la guerre. C'était plutôt des décisions pour le futur, en politique, qu'est-ce qui se passerait, etc. Parlez-moi des femmes. [00:40:48] Speaker B: J'ai vu des photos magnifiques des femmes qui avaient un agenda. L'épouse de Churchill, l'épouse de Roosevelt, elles avaient un agenda. Elles avaient des attachés. Elles avaient des chefs de cabinet, comme on pourrait dire. Des chefs de... des aide-de-camp, comme on dit en langage militaire, qui les suivaient, qui allaient à l'école, entre autres. Moi, j'ai vu des images aux Ursulines, etc. Avez-vous des informations là-dessus? [00:41:12] Speaker A: Bien, j'en parle... Parce qu'ils étaient en compagnie les leaders. Oui, j'en parle naturellement de la Lille. Mme Churchill, Clementine Churchill, c'était la première fois qu'elle venait à une conférence. Quadrant, c'est la sixième des conférences entre Churchill et Roosevelt, mais c'est la première fois où Mme Churchill est venue. En 43, Mme Roosevelt n'est pas venue. Elle, à ce moment-là, faisait une tournée des bases dans le Pacifique. Elle, elle est venue en 44. Et Mme Churchill est revenue en 44. Et en 43, il y avait la fille de Churchill, Mary, qui agissait comme son... une espèce d'aide de camp secondaire, secrétaire, enfin bon, femme à tout faire. [00:41:58] Speaker B: Mais plongeons en 44. La deuxième. Est-ce qu'on peut se permettre de plonger dans la deuxième? [00:42:03] Speaker A: Parce que la deuxième est beaucoup moins intéressante que la première. [00:42:07] Speaker B: Mais quoique la deuxième, c'est comment on divise l'Allemagne. C'est un peu ça dans le fond. Qu'est-ce qui arrive dans l'après-guerre? Est-ce qu'on n'est pas en train de préparer l'après-guerre et de se projeter en face d'un éventuel ennemi, l'Union soviétique. Racontez-nous, le contexte est tout à fait différent. [00:42:31] Speaker A: Il y a eu 12 conférences. Les 9 premières, le thème principal c'est la stratégie, c'est la gestion de la guerre. Les deux dernières, c'est de la politique. Les deux dernières c'est Yalta et Potsdam. C'est intéressant de voir que contrairement à ce qui s'est passé durant la première guerre mondiale, les conférences de stratégie ont pris place en Amérique du Nord et non en Europe. Vous savez, le pôle a changé. Et les deux conférences de politique étaient dans l'Europe de l'Est et non pas dans l'Europe de l'Ouest. Ça aussi c'était, c'est très significatif. [00:43:18] Speaker B: Le poids de Staline? [00:43:19] Speaker A: Oui. [00:43:20] Speaker B: Est-ce que c'est le poids de Staline, le poids politique? [00:43:23] Speaker A: C'est... Oui, c'est... Et en fait, le docteur Morin, qui était le médecin de Churchill, écrit à un moment donné que... Churchill, il a rendu qu'il était inquiété. Il s'inquiète plus de Staline qu'il s'inquiète d'Hitler. Il voyait un peu venir ce qui allait se passer à ce moment-là. Mais la dixième conférence, celle d'Octagon, celle de 44 à Québec, elle devient en fait une conférence de transition. On parle beaucoup moins de la guerre. En fait, en Europe, on n'a plus besoin d'intervenir. Eisenhower, le général Montgomery du côté américain, le général Omar Bradley du côté... Montgomery du côté britannique et Bradley du côté américain, c'est eux qui gèrent la guerre. À ce moment-là. Tu sais, ils savent ce qu'il y a à faire. Le but est clair. On n'a pas besoin là que des gens en arrière qui nous donnent des ordres. C'est clair. Pour le Pacifique, c'est une toute autre histoire. Mais malheureusement, on ne réussit pas vraiment à s'entendre. On ne l'avait pas réussi à s'entendre en 43. On n'a pas réussi en 44. Et vraiment, dans le Pacifique, ce sont les Américains qui dictent la stratégie et qui l'exécutent. Alors, la conférence de 44, Lorsqu'elle touche à la politique, même là, il n'y a pas grand chose qui se produit. On peut parler du plan Morgenthau. [00:45:19] Speaker B: Le plan de division de la gestion de l'après-guerre de l'Allemagne. au niveau économique. [00:45:24] Speaker A: La division dont on parle, ce n'est pas celle du plan Morgenthau par exemple. Mais ce qui se produit, c'est qu'on s'était déjà entendu qu'après la guerre, il y aurait une période d'occupation. Et que Staline aurait l'aise et puis que la plus grande partie à l'ouest, ce serait pour les deux autres alliés. Et à Québec, en 44, il fallait déterminer qui serait au nord et qui serait au sud. Alors, ça a été facile. Les Britanniques ont dit, on aimerait que ça soit plus proche de chez nous. Alors, ils ont pris le nord de l'Allemagne de l'Ouest et les Américains, le sud. Mais un peu plus tard, à une autre conférence, Je pense que c'est celle de Yalta. Là, les Français ont quand même joué un rôle plus important. Ils ont participé à la campagne d'Italie. Ils ont participé au débarquement en Provence et en Normandie. Ils font partie de la campagne pour occuper l'Allemagne. Alors là, on a décidé de donner une zone à la France. On a pris un morceau de la section anglaise et un morceau de la section américaine pour donner à la France. [00:46:43] Speaker B: Vous avez une photo magnifique d'Eleanor Roosevelt et Clementine Churchill à la page 193 de ce magnifique livre-là et elle parle à la radio. [00:46:54] Speaker A: Oui. [00:46:54] Speaker B: Parlez-moi des médias parce que là... On est en situation de guerre où il y a un contrôle du message, oui, puis c'est aussi brutal que ça. Il y a un ministère de la censure, vous en parlez, puis évidemment il y a plein d'autres ouvrages qui traitent de ça. Le ministère de la censure a du contrôle de l'information. Qui contrôle l'information? Comment ça se fait? Et comment on gère les journalistes internationaux qui sont à Québec? Comment va sortir le message? Parce que tu as de la propagande. Comment l'ennemi va couvrir également le message qui est perçu? [00:47:29] Speaker A: On ne se préoccupe pas vraiment de propagande à ce moment-là, mais ce qui arrive naturellement, c'est que On sent, les journalistes sentent que les alliés vont gagner cette guerre-là. Et ils veulent avoir plus d'informations sur le déroulement futur de la guerre. Mais les militaires ne peuvent pas faire ça, parce que si vous dites de quoi, vous donnez un avantage à l'ennemi. Alors c'est le silence. [00:48:02] Speaker B: Mais comment on les gère? Comment on gère ça? Comment ça s'est géré? [00:48:06] Speaker A: Premièrement, on n'a pas invité de journalistes à Québec. Lorsqu'il a été question de préparer les conférences, ni en 1943, ni en 1944, on invite des journalistes à Québec. Et Roosevelt, surtout, était contre l'idée d'inviter des journalistes. [00:48:28] Speaker B: Par contre, les journalistes locaux ont couvert la conférence. [00:48:32] Speaker A: Oui, eux ont dû être... naturellement, il a fallu les informer, leur indiquer, comme une des dames du Halifax Chronicle disait, on a surtout dit ce qu'on ne devait pas dire. OK? Et... Alors, c'était un réseau un peu souterrain qui a amené tous ces gens-là à savoir que, finalement, ils sont venus à Québec, alors le gouvernement a été obligé d'en prendre charge. En 43, on a utilisé l'hôtel Clarendon. Le bureau de censure était là, à l'hôtel. Il fallait que tous les... tous les messages, les télégrammes qui étaient envoyés par les journalistes soient vérifiés par... Tous les. [00:49:23] Speaker B: Reportages étaient lus et vérifiés par les différents départements de censure où il y en a un pour les alliés. Pour les alliés. [00:49:32] Speaker A: Et puis il est dans une chambre à l'autre côté. [00:49:35] Speaker B: Et on dit aux journalistes, tu corriges ça, tu enlèves ça, tu dis pas ça, tu dis ça autrement. [00:49:40] Speaker A: Ça peut être comme ça. Et moi, il y a une chose que je trouve extraordinaire, c'est dans le livre, peut-être que vous l'avez noté, c'est qu'à la fin de la conférence de 43, le ministre de l'information britannique, il s'appelle Brendan Bracken, c'est un Irlandais, il est ministre de l'information, Et après qu'il y a eu la conférence de presse où naturellement on n'a absolument rien dit des opérations aux journalistes, Brendan Bracken fait face à cette meute de journalistes qui se plaignent. Et il dit, bien, les réponses, vous allez les trouver sur les champs de bataille. Et il y a un journaliste de La Patrie qui s'appelle M. L'Otelier de Saint-Just, Eustache je pense, L'Otelier de Saint-Just, qui dit Bracken a repris à sa façon une expression de Frontenac. Quand il disait que les alliés vont répondre par la bouche de leur canon. Il trouvait ça admirable. C'est un homme que M. L'Otelier de Saint-Just avait vraiment le sens de l'histoire. [00:51:06] Speaker B: Absolument. Quel ouvrage absolument extraordinaire. M. Nadeau, parlez-moi de vous. Parce que l'ouvrage ne porte pas sur vous, mais quand même, 33 ans, de service dans la marine, d'abord, merci pour votre service. [00:51:20] Speaker A: Merci beaucoup. [00:51:21] Speaker B: Vous avez fini votre service quand? En quelle année? [00:51:24] Speaker A: En 2000. [00:51:25] Speaker B: En 2000? [00:51:25] Speaker A: En l'an 2000. [00:51:26] Speaker B: OK. [00:51:27] Speaker A: C'est obligatoire à l'âge de 55 ans. Alors, j'ai... Et plutôt que de courir après une petite boule blanche sur du gazon vert, j'ai décidé de... C'est là où mon stage au U.S. Naval War College à Newport, a été important pour moi, c'est que dans le cours, il y avait un sujet qui était la stratégie. Et on étudiait une guerre par semaine. On commençait avec la guerre du Pédopole entre Sparte et Athènes, la deuxième guerre punique, le Rome contre Carthage, on allait partout. Et j'ai été absolument fasciné par la bataille d'Algérie, la guerre d'Algérie, où les Français ont gagné toutes les batailles, ont perdu la guerre. J'ai aussi été fasciné par la guerre du Vietnam. Et quand on a étudié la guerre du Vietnam à Newport, Rhode Island, aux États-Unis, c'était dur pour les Américains qui étaient sur le cours. Parce que vous avez un pays qui a les armes les plus puissantes, les plus sophistiquées, et c'est fait battre par un pays qui n'avait pas grand-chose, accepté du courage, puis de la résistance, puis du cran. Et on s'est rendu compte que... [00:52:56] Speaker B: Malgré tout l'investissement financier des Américains. [00:53:00] Speaker A: C'est ça. Alors j'ai tombé en amour moi avec la stratégie. Et il y a un historien français qui dit, la stratégie c'est l'apport de l'intelligence dans un conflit où c'est la force qui est importante, qui domine. Et là aujourd'hui, c'est... comme historien, parce que là j'ai fini, je donne encore des conférences, mais de moins en moins. Puis j'écris de moins en moins d'articles. Mais vous avez votre maîtrise en histoire. Mais je m'en vais plus vers des livres. Lorsque... C'était pas dans mes plans d'écrire ce livre sur Churchill et Roosevelt à Québec en 1943-1944. M. Robert Mercure, qui était pendant 11 ans le directeur général du château Frontenac, disait... il se plaignait de deux choses. Il dit, les touristes me demandent deux questions que je ne suis pas capable de répondre. La première c'est, qui est Frontenac? Naturellement, on parle de touristes qui viennent de loin. Alors, un historien qui est décédé malheureusement à la fin juillet dernier, M. René Chartrand d'Ottawa, a écrit un petit livre sur Frontenac, parce qu'on n'a pas beaucoup de documentation sur Frontenac. [00:54:20] Speaker B: Est-ce qu'on peut le laisser aux clients, justement, ou à ceux qui posent des questions, aux chanteurs? [00:54:24] Speaker A: C'est ça. Ces livres-là, maintenant, on les vend dans les boutiques du Château Frontenac. Et... Et l'autre question à laquelle il ne pouvait pas répondre, il n'y avait même pas un pamphlet nulle part qui donnait un peu de... c'était justement les conférences. Et j'ai accepté d'écrire le livre parce que je savais que l'élément important de ces conférences c'était la stratégie de la guerre. [00:54:56] Speaker B: Quel est le plus grand stratège que vous avez étudié à l'école américaine, navale ? [00:55:04] Speaker A: Selon vous, dans l'histoire ? Vous savez, j'ai jamais pensé... [00:55:11] Speaker B: Celui qui vous a le plus impressionné dans vos études, au U.S. Naval War College. Celui qui est le plus impressionnant. [00:55:23] Speaker A: Stratège... C'est difficile de battre Bonaparte. Napoléon Bonaparte qui a été capable de remporter tellement de victoires, mais c'est toujours le danger. Moi, en fait, le personnage qui me fascine le plus au niveau stratégique, c'est Abraham Lincoln. Abraham Lincoln, a su que, en tant qu'homme d'État, c'est pas lui qui allait gagner la guerre. Il fallait qu'il trouve le général qui était capable de conduire ses armées pour la guerre. Et U.S. Grant, Ulysses Grant, a été l'homme qui a fait ça. Et Lincoln savait comment agir parce que... Une guerre, c'est vrai que c'est la victoire qui est le but principal. On travaille pour ça. Mais il y a des moments où il faut que le politicien fasse quelque chose, ou dit quelque chose, parce que en tout premier lieu, si vous n'avez pas la population derrière vous, une armée ne peut pas gagner. Et c'était un des problèmes des Américains au Vietnam. C'est qu'il y avait une trop grande partie de la population américaine qui était contre. [00:57:05] Speaker B: Dans les rues, il y avait un mouvement de protestation. [00:57:07] Speaker A: Abraham Lincoln, en dépit du fait qu'il ne peut pas y avoir plus difficile qu'une guerre civile. pour des hommes politiques. Mais il a su gérer sa partie du problème. Et il a su laisser Ulysses Grant gérer sa partie du problème. Et les deux ensemble ont formé une équipe, un duo formidable. Et c'est ça qui est peut-être le plus admirable dans toute l'histoire. [00:57:41] Speaker B: Avant de se laisser, M. Nadeau, avant de se laisser, je vais vous donner l'opportunité de saluer des anciens frères d'armes avec qui vous avez travaillé au cours de ces années-là, quand même trois décennies. [00:57:54] Speaker A: 33 ans dans la Marine, vous savez, c'est une famille la Marine. J'ai absolument adoré mon temps. J'ai aimé... Tous les gens que j'ai rencontrés, sous mon navire, quand j'étais commandant, j'avais 300 personnes. [00:58:17] Speaker B: Vous avez fini avec quel grade? [00:58:20] Speaker A: Moi j'avais ce qu'on appelle le grade de capitaine de frégate et je me suis pris ma retraite avec ça. Pour ceux de l'armée, l'équivalent c'est lieutenant-colonel. C'est trois galons. En deux ans, dans la marine c'est malheureusement ça, vous êtes commandant pour deux ans, puis après ça dites bonjour, on vous donne un bureau quelque part. En deux ans, j'ai été parti deux fois, parti six mois. avec l'escadre de l'OTAN. Ça c'est une escadre où il y avait toujours au moins cinq navires, un américain, un britannique, un allemand, un hollandais et un canadien. Et de temps en temps se joignaient un norvégien, un belge, danois, bon. Et la première fois c'était, j'en avais un commodore qui était hollandais. Et la deuxième fois, le commandant était un Canadien, alors il était sur mon navire. Ça, c'était des expériences... Moi, j'ai pas eu à tuer personne. J'ai pas eu à tirer un coup de fusil sur quelqu'un. Bon... Je me compte chanceux de ce côté-là. [00:59:48] Speaker B: Mais profitez-en quand même, en cette période du jour du souvenir, au mois de novembre. Prenez la peine, je vous donne une tribune de saluer des frères d'armes de qui vous êtes-ils plus proches. Saluez-en quelques-uns avant qu'on se laisse. [01:00:04] Speaker A: Il y avait mon ancien commandant Segar. Viateur, Viateur Tremblay, qui demeure dans la région du Chagny, à l'abbaye du AA. Il y avait mon officier de combat. Denis Rouleau, qui lui est allé plus loin que moi, il est devenu amiral. Il est un gars qui venait de la Beauceville, ici à Québec, qui a eu une très belle carrière. Il y a eu Jean-Yves Faussier. Un autre qui est... On dirait que ceux qui ont travaillé pour moi ont été plus chanceux. Ça a donné des amiraux. Moi je ne les ai pas donnés. Mais d'un autre côté, ça m'a permis d'aller passer trois ans à Paris. Si j'avais été promu, je ne serais pas allé trois ans. [01:00:57] Speaker B: Trois ans à Paris? [01:00:58] Speaker A: Trois ans à Paris, bien oui. À Tachénaval, c'était là que j'étais, à Paris. Ce qui m'a amené, parce que j'étais là en 94, En 94, c'était le 50e anniversaire du débarquement en Normandie. Et à un moment donné, on s'est retrouvés, on était dans un, il y a un cimetière près de Caen, dans un petit village qui s'appelle Béniriviers, en Normandie. Un cimetière canadien. Là, c'est des croix blanches, là. à perte de vue. Et ce jour-là, le 6 juin, en 94, le président Mitran est venu pour une cérémonie. À sa droite, il y avait le premier ministre, qui était M. Jean Chrétien, et à sa gauche, le gouverneur général, qui était M. Nateshin. Puis on m'a dit, c'est près quelqu'un qui marche en avant-deux, là, parce que, t'sais, ben, je sais pas. Alors, elle dit, non, d'autre. Ben, écoute, elle a le plus bel uniforme, voilà. Moi, mienne, alors. Et c'est une drôle d'expérience. Mais vous savez, quand vous êtes là, parce qu'en 1944, vous savez, les Canadiens ont libéré un corridor en Normandie d'à peu près 60 kilomètres de large. C'était l'armée canadienne qui avançait. Il y avait des Américains puis des Britanniques de chaque côté, mais eux avaient un corridor. Et en 94, il y a beaucoup de petits villages qui célébraient le 50e anniversaire de la libération. On était invités. On était toujours invités. Et des moments d'émotion extraordinaires. Mon épouse en particulier, à un moment donné, il y a un monsieur qui vient la voir et il dit, ma mère voudrait vous parler. Puis comme mon épouse dit, c'était une femme, une petite femme, haute comme trois pommes, qui était toute jeune durant la guerre. Puis, qui est venu, là. Puis, mon épouse était à Main-Pont-au-Monde en 44. Puis, elle l'a pris par le bras. Puis, elle a remercié. Elle a dit, vous êtes la première femme canadienne que je vois. Puis, je vous remercie pour ce que vous, les Canadiens, ont fait pour nous libérer. Vous savez, ça, c'était des moments très, très, très, très, très émotifs. On l'a vécu plusieurs fois. Et puis après ça, bien, on allait toujours à l'auberge du Cheval Blanc. Je jure que la Normandie, c'est plein de petits villages d'auberge du Cheval Blanc. Et on faisait comme les Normands. On s'assoyait vers midi, là. Puis à 5 h, il fallait qu'on s'excuse parce qu'on rentrait à Paris. Les Normands passent leur premier dîner à la table. Vous savez, ils connaissaient le... [01:04:21] Speaker B: Le trou normand. [01:04:22] Speaker A: Le trou normand, le calvados. C'était un moment assez spécial. [01:04:31] Speaker B: Allez-vous écrire votre biographie un jour? [01:04:33] Speaker A: Non, pas du tout. [01:04:34] Speaker B: Non? [01:04:34] Speaker A: Non, pas du tout. Actuellement, je travaille... [01:04:38] Speaker B: Le prochain livre de Charles-André Nadeau, c'est quoi? [01:04:42] Speaker A: Le livre que je voulais écrire et que j'ai commencé à écrire, c'est une histoire de la Nouvelle-France. Pas dans le contexte d'une petite bulle comme la Vallée du Saint-Laurent. Comme le bataille des Plaines d'Abraham. [01:04:55] Speaker B: Il y a tellement de livres qui ont été écrits là-dessus. [01:04:58] Speaker A: Oui, mais il y en a trop qui ont été dits. C'est ça. En 59, il y a eu deux grandes batailles. navale. La bataille de Lagos, où la flotte française de la Méditerranée a été éliminée par les Britanniques. Et la bataille de la baie de Quiberon, où la flotte française de l'Atlantique a été éliminée par les marines britanniques. Et si vous n'avez pas de marine, mon cher monsieur, vous ne pouvez pas avoir des colonies de l'autre côté de l'océan. Et en 59, il n'était plus question d'avoir de renfort, il n'était plus capable de... [01:05:38] Speaker B: C'est ça qui nous a coupé les jambes. [01:05:39] Speaker A: C'est ça, oui. [01:05:40] Speaker B: Alors la belle chance... Écrivez là-dessus! Ça allait écrire là-dessus? [01:05:44] Speaker A: Éventuellement. Ok. [01:05:45] Speaker B: Merci infiniment de cette rencontre-là. Et je vous le dis, là on approche le temps de Noël, en tout cas pour les auditeurs de Montréal Live qui le savent, j'écoute encore de temps en temps de la musique de Noël. Ben oui, ça m'arrive. On est dans cette période-là. C'est un cadeau de Noël absolument fantastique. Churchill et Roosevelt à Québec. Charles-André Nadeau. C'est à s'offrir dans le temps des fêtes. Merci infiniment. [01:06:10] Speaker A: Vous en prie. [01:06:11] Speaker B: Et joyeux Noël! [01:06:12] Speaker A: Merci bien. [01:06:56] Speaker B: Merci beaucoup d'avoir été à l'écoute. La semaine prochaine, une autre édition spéciale. Cette fois-là, Liberté, où c'est Tony Peña qui nous présente son pays. Tony Peña, le cubain, qui a quitté Cuba, pourquoi? Pour avoir de la liberté. Il nous raconte pas le Cuba en plastique, tout inclus, à 1000 piastres pour une semaine. Non, non, c'est le vrai Cuba. le vrai Cuba, son vrai Cuba, la brutalité, la torture, la censure et la pauvreté telles que racontées par Tony Peña la semaine prochaine. Bonne semaine! Ciao!

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